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DE LA SUISSE. 233 de la Motte, Evêque d'Amiens) fit adroitement à un Pré dicateur qui a voit compofé un iermon de lambeaux de Bour- daloue , de MaJJillon , de Ségaud & de la. Rue. Le cha pitre des moeurs eft un vafte champ & une matière délicate à traiter , je dirois même embarafîante , fur-tout fi je m’im- pofois la loi d’étendre mes obfervations fur les moeurs des eccléliaftiques tant féculiers que réguliers; mais je préviens de l’Ordre de Ch eaux, de l'étroite obfervance, au Diocefe i'Autun; lorf- qu’il y alla la derniere anne'e de fa vie, le Prieur, à la tête de fon Couvent, vint le haranguer, en fe félicitant de poiféder un Saint dans la Commu nauté' , 8t ajoutant qu’il ne doutoit pas que, pendant fon féjour à Sept- Fons, il ne fit des miracles. Mais M. de la Motte, qui étoit de Carpentras, répondit avec l’accent de fon pays : Ah ! monfieur le Prieur, je me garderai bien d'en faire ici, on ne ne les attribuerait pas. Une faulfe dévote d'Amiens, s’adreflant un jour à M. l’Evêque, qui la ConnoifToit très-bien, lui témoigna fon embarras fur le rouge qu’elle met- toit ; elle difoit que cela répugnpit à fes principes , mais que fon mari l’exigeoit d'eîle : Eh lien, dit le Prélat, on peut vous mettre d'accord : dès que votre mari le veut, mtttetp-en d'un côté pour le fitisfaire. M. de la Motte avoit la tête prefqu’entie'remeht dégarnie de cheveux ; M. le Maréchal Duc de Dans l’engagecit à prendre perruque, par intérêt pour fa fanté, à caufe de l’humidité des Egliies & des inconvéniens aux quels il pouvoit être expofé en plein air. La nièce de M. le Maréchal lui difoit au contraire : Morfeign ur , tout imprime che\ vous s ces cheveux clairs- femés ajoutent encore au refpiéi que vous infpireip. L’Evêque répondit : M. le Ma échal, quand il s'agira du point d'honneur, je prendrai votre avis ; mais s'il ejl queftion de toilette, de parure, je prendrai toujours davis des dames : ainfi trouve^ bon que je garde mes cheveux. M. l’Evêque d’Amiens, âgé de quatre-vingt-neuf ans, dit, quelques jours avant que de mourir, à fon médecin, qui le fe'Iicitoit fur le bon effet des rernedes qu’il lui avoit adminiftrés, en l’affurant qu'ils lui faifoient con- noître la nature de la maladie : Avty-vois voyagé t —— Oui, Monfeigneur *— Ave\vous été à Carpentras ? —— Non, Monfeigneur. Eh lien, ail tp-y, ronfulttrp y les regijlres des baptêmes, &■ vous y ttOuVere£ la nature de ma maladie. I 11 étoit né en cette ville en 168} ), Tome FUI. ivli»