2i6 TABLEAUX fuya le Canton de Zurich dans le même temps. Un la vant obfervateur, après avoir ( tracé toutes les horreurs de cet événement, en termina le détail par cette réflexion. Ces tableaux déchirans commencent à s’effacer de notre fouvenir } pour faire place aux anciens préjugés ; SC f im pardonnable légéreté avec laquelle on traite l'agriculture , fait naître cet ejprit de prodigalité qui conduit à diffîper les Jalaires pour fatisfaire à fes appétits défordortnés. Une trille expérience nous apprend que c’efl dans les lieux où le nombre des fabriques eft exceftif, que les gran des chertés & la famine fe font le plus fréquemment & le plus vivement fentir. Il faudroit établir pour principe de féparer conftamment l’agriculture de la fabrication. Leur réunion ne fauroit être que funefle. Il paroît indif- penfable de renfermer tous les Ouvriers des manufa&ures dans les villes, & le Souverain doit veiller à ce qu’ils ne s’étendent jamais dans les villages. Ce font des plantes venimeufes qui font deffécher l’agriculture, & il n’eft point de loi qui puilfe obvier aux abus qui réfultent de leur union. L’or que l’on voit affluer dans les lieux où les ma* nufaâures fieuriffent, n’éblouit pas moins le Juge & le Légiflateur, que le Cultivateur. En vain l’on feroit des réglemens pour aftreindre le payfan à ne travailler pour le Fabriquant que pendant les journées d’hiver, & celles que les travaux ruraux lui laiflent libres ; l’appas du gain fera toujours plus puifiant que la loi ; il fera bien (59) M. d’Ettir{el, premier Médecin de la ville de Zurich , eft l’Auteur du Socrate Rujlique. Voyez le fécond tome de cet excellent Ouvrage, p. 175- j89 > édition de Laufanne, 1777 > in-iu