DE LA SUISSE. 223 de la Marque & de Coquempin font les plus renommés. Il y a dans ce bourg un grand dépôt de marchandifes , tant pour le Vallais même que pour l’Italie. Les vins du Vallais font en général eftimés , & il s’en fait une grande expor tation dans les Pays de Kaj'el & de Sanen, ôc autres diflricls du Canton de Berne, ôc même dans celui à’Un. Le miel eft auiïi dans le Vallais une branche de Commerce» Je reviendrai à ces différens articles dans la Topographie de ce pays. Je joindrai à ce tableau du Commerce a&uel de la Suifle quelques réflexions du Philofophe helvetien , dont j’ai parlé au commencement de ce chapitre, & à qui je dois la majeure partie des remarques qui y font expofées. Il n’y a que (36) l’agriculture qui puifîe aflurer un bien- être durable & indépendant. Qu’on fe rappelle à ce fujet ïa calamité (37) prefque générale , dont la Suifle fut dé- folée en 1771. Qu’on compare la population de la Suifle de contrée en contrée , de village à village : les liftes produites démontrent que par-tout où le Commerce do- minoit le plus, on éprouva le plus de mifere, & qu’au contraire on s’en apperçut à peine dans les lieux où l’on ne vivoit que des travaux de l’agriculture ; l’on voyoit même régner la plus grande aifance dans nombre de fa milles , compofées de cultivateurs , parce que le haut prix du grain, provenu d’une récolte médiocre , en égaloit les profits à ceux de l’année la plus abondante. (j5) Le Socrate Rujlique, vol. II, lett- III, Laufanne 1777. in-ti. (jv) La mifere qui re'fulta de cette cherté,fut par-tout en proportion» directe du nombre des ouvriers employés aux manufactures.