aor DE LA SUISSE. m’a pas voulu décider fi l’efprit de négoce eft incompa tible avec celui d’une arijiocratie prefque militaire d’ori gine ; mais comme Directeur de la Société économique de Berne, il foutient qu’il eft heureux pour les progrès du commerce même , que ceux qui font appellés à faire des loix , ne s’en occupent pas pour leur propre compte. Ce peu de goût pour une vocation qui tend à l’épargne, & le défœuvrement des riches , auquel la conftitution même de l’Etat contribue , en ne les appellant aux affaires que dans un âge où le goût du travail vient rare«r6nt , fi l’habitude n’en eft pas déjà prife, explique le penchant aux plaifirs & à la frivolité qu’on reproche aux jeunes Patri ciens de Berne. La riviere de VAre, qui environne cette ville, & qui eft navigable jufqu’au Rhin, pourroit afifu*- rément fervir au commerce de la Capitale , où il y a quel ques fabriques d'indienne , de velours & de bas de laine. Les toiles de lin font auflî partie du commercede Berne; il y avoit autrefois dans cette ville une fi grande quantité de Corroyeurs } que l’on fut obligé de les partager en deux tribus. Les fabriques de FArgeu méritent davantage l’ocil obfervateur de l’étranger. On y trouve l’aifance & l’in- duftrie. Le bourg de Langenthal, le plus confidérable de la contrée , eft le rendez-vous pour le commerce des toiles , tant de Y Emmenthal que de Y Argeu. C’eft aux environs de la ville de Zofingen, & dans les vallons qui fe fuivent depuis cette ville jufqu’à l’extrémité du Comté de Len+bourg, que Y irrigation eft pouffée au plus haut point, & forme la plus grande richeffe. On y eftime les meilleures prairies quatre à cinq mille livres de France Tome nu. Ce