i8 6 TABLEAUX côté, la rendit impraticable de l’autre. On fit un régle ment plus modéré quelques années après ; cette nouvelle loi étoit encore affez décourageante, on commença néan moins à en éprouver d’heureux effets, & ils auroient été bien plus grands, fi la jaloufie , l’intérêt particulier, l’igno rance & les préjugés réunis contre le bien public, n’euf- fent réuiïi à en faire fufpendre l’exécution. Cependant le nombre des Citoyens diminue de jour en jour; le mal me nace de devenir irréparable, & de nouveaux motifs folli- citent une réception illimitée de tous les étrangers qui voudront s’établir dans cette ville. Quoique les revenus de l’Etat fe foient accrus d’année en année depuis vingt- huit ans, ils ne fuffifent plus pour en foutenir les dépenfes qui deviennent toujours plus grandes. Les befoins de la République augmentent comme ceux des particuliers, ôc exigent indifpenfablement d’avifer aux moyens d’en accroî tre les revenus. Il n’y en a furement point d’auffi avan tageux & d’auffi convenable que celui d’encourager les étrangers à porter dans fon fein de nouvelles branches d’indufirie , & à y étendre les anciennes. Cette augmen tation des habitans feroit encore très-nécelfaire à la ville de Bâle, pour obvier à un inconvénient également préjudi ciable , qui commence à s’y manifefter. C eft que le petit nombre de Citoyens ne fuffit plus pour garnir dans une ville très-étendue tous les portes qui doivent 1 etre pour l’entretien de la police & la fûreté publique pendant la nuit, où la petite garnifon entretenue par l’Etat, cede fes fondions à la Garde bourgeoife. Si on pouvoit, contre les véritables principes d’un Gouvernement républicain, remédier à ce défaut par une augmentation confidérable