ijtf TABLEAUX retirer. Le Lord ne manqua pas d’aller demander vengeance à Henri contre fon peintre qu’il traitoit de Payfan JuiJJe. « Lai liez Holbein en repos , lui répondit le Roi, car de » fept payfans, je puis en faire autant de Lords , & de cin- » quante Lords, je ne faurois en faire un Holbein ». Ce qu’il y a de plus curieux en peinture à Bâle , eft la fa mé ujè danje des morts , peinte par Holbein fur une mu raille du Cloître des Dominicains. On y voit des fquelettes de tout âge ôc de toutes conditions ; la vue de ce ta bleau caufe un plaifir mêlé d’horreur , & eft une excellente leçon pour l’humanité. Holbein peignoit de la main gau che. On eftime fur-tout entre fes Ouvrages (13) une Cène en toile , collée fur bois ; le Triomphe des richeffes 6c celui de la pauvreté ; les portraits de Charles-Quint, de Morus , üErafme , de Froben & de Holbein lui - même. La force de fon génie, fans autre fecours 6c fans autres études , que celles de la nature, en ont fait un excellent Peintre. Il avoit l’imagination grande , il deftinoit avec une facilité admirable , ôc fes grands tableaux font pleins d’invention. Il a fait un grand nombre de portraits. Son coloris eft vigoureux , fes carnations vives, fes figures ont un relief qui féduit agréablement. On lui reproche feulement d’avoir mal jetté fes draperies. Holbein , après avoir fait encore un voyage à Bâle , retourna à Londres, (13) M. Chrétien de Mechel a annoncé dans le Catalogue des eftampes de fon propre fonds , imprimé à Bâle en 17?® > 1 '(Suvre de Jean Holbein , conte nant ce que ce grand Peintre a fait de plus beau 8t de plus curieux en dif- férens genres. Cet Ouvrage en deux volumes in-folio, a depuis paru avec un texte intéreffant, où l’on trouve la vie de HJbein d’une nianieie nou velle & tirée de fources inconnues jufqu a prêtent.