DE LA SUISSE. 10; pays étant trop chargé d’habitans pour pouvoir fournir à leur fubfiftance, fix mille hommes, non compris les femmes & les enfans , en fortirent fous la conduite de quelques Princes; & qu’après bien des aérions de guerre, ils pénétrèrent dans la haute - Allemagne, où régnoit un Comte de Habfpourg. La fituation du pays leur rappelloit celle de la Suede 3 ils obtinrent du Comte un terrein inculte; ils le partagèrent entr’eux, & le défrichèrent. On voit dans ce récit une tradition confufe de l’expédition des Cimbres & des Teutons, qui le joignirent aux Tigurins, Tugéniens & autres peu ples de YHelvétie, pour chercher des établiflemens dans les Gaules & en Italie , du temps du Conful Marias. L’a necdote fuivante a été confignée par Guillimann dans fes Mémoires (233) hiftoriques de la Suilfe. Il cite pour ga rant Schradin 3 & en effet on la trou.ve dans fa Chronique ; mais le témoignage d’un vérificateur de la fin du quinzième fiecle, fur un fait arrivé en 387, n’eft pas d’un grand poids. Les Suédois ,tranfplantés dans les Alpes, prirent les armes contre le tyran Eugene, qui vouloit abolir le Chrillia- nifme ; ils franchirent les Alpes, à la priere du Pape & de l’Empereur; bientôt après ils remportèrent une vic toire complette fur les payens, & les chafferent de la ville de Rome 3 ils obtinrent, pour prix d’un fervice auflifignalé, le privilège d’être reconnus pour une Nation libre & indépendante. Schradin confond ici la date de 387 avec celle de 323.. Ce fut cette derniere année que Cîî) De Rebus Helvetior., lib. II,cap. V, p. 191, Friburgi Aventico- rum , 1 y 9 s, bz-4. Tome rJII. O