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DE LA SUISSE. ^ tuels. Bientôt après, la confidération pour ces million naires devint fi fervente, que l’état leur confia l’éducation de la jeuneffe. En 1577, Lucerne fonda le college des Jéfuites \ la libéralité des rois de France ôc d’Efpagne, jointe à la munificence du magiftrat & aux donations de plufieurs familles confidérables 6e des abbayes ôc chapi tres du voifinage , hâtèrent l’exécution de l’établiffement. Le magiftrat donna d’abord aux Jéfuites la belle maifon neuve du défunt avoyer Luc Ritter , dite le petit château « en allemand , Das S chloefslein. La nouvelle églife fut achevée en 15-81. On n’étudioit alors dans ce college que les humanités ; mais en 1586, les peres commencèrent à y enfeigner la théologie morale & la logique. Ils don- noient aufti en 1643 des leçons de philofophie , & enfin, en 1645, ils enfeignoient la théologie fcholaftique, ôc foutenoient des controverfes. Ce plan d’études a fub- fifté avec de grands fuccès jufqu’à la fuppreflion de l’or dre. La fuperbe églife qui porte encore le nom des Jéfui- tes, a été bâtie à la place de l’ancienne, en 1667. Ces peres avoient, peu d’années avant leur reforme , établi dans leur college un théâtre fur lequel ils faifoient re- préfenter de tems à autre des tragédies ou comédies à leurs écoliers. Ils les formoient aufti dans la même falle à des déclamations de l’art oratoire. L’exercice de ce col lege fubordonné à la vigilance du magiftrat, a été enfin confié depuis la fuppreflion des Jéfuites, à ceux d’entre eux, qui, après avoir quitté l’habit de l’ordre, vou- loient bien continuer leurs fervices pour l’éducation de la jeuneffe; mais, comme ce nombre doit néceffai- rement expirer avec le tems, faute de novices t l’état E 2