32 TABLEAUX » but d’entretenir dans l’ame le charme des fentimens ten- » dres & honnêtes , n’étoit pas un Philofophe moins utile, » que celui qui fe feroit appliqué à faire une fatyre ingé- >? nieufe de l’homme , qu’il faut guider & confoler, au » lieu de le décourager & de l’avilir. Une circonftance » auffi remarquable que trille pour les nouveaux Acadé- » miciens, accomp*agna la fondation de cette fociété ( 18). » M. de. Balthafar, membre du confeil de Lucerne , qui » en avoit donné l’idée , &: qui en conféquence en avoir » été nommé le préfident, reçut un foir la nouvelle de » cet honneur, & mourut le lendemain. Mais dans ce » court efpace de tems, ce citoyen zélé avoit fait un petit v mémoire , qu’il intitula , les derniers vœux d’un pa- » triote helvétique. Ce mémoire fut lu dans la. première « affemblée de la compagnie , comme on lie dans une » feuille, le teftament d’un père adoré ; & M. Gefner y » fît une réponfe,, où il annonça que les vœux du pa- » triote feroient remplis par les avantages qui réfulteroient » du nouvel établiffement. Les confédérés , y dit-il ne j>feront plus étrangers les uns aux autres j la défiance » & les préjugés tomberont ; rien ne pourra déformais » nous faire oublier, que nous participons tous à un bon- » heur, dont la durée dépend de l’amitié commune. Pim » ce fentiment aura de force & d’étendue , plus il perfec~ » donnera notre bien-être général & particulier. On s’affif- (iS) François-Ours de Balthafar , mort à Lucerne, le $o Mai 1763, à l^ge d’environ 74 ans , père de M. Félix de halthafar , aujourd'hui trèforier de la République de Lucerne, fi connu dans l’Europe-Littéraire par des écrits qui ne refpirent que le Patriotifme 8c la faine critique. » ter a