T “fl*- DE LA SUISSE. 31 paru être plus favorables à cette Académie Helvétique. Un Philofophe obfervateur, après m’avoir détaillé l’ori gine de cette Société , & les aflauts qu’on lui a livrés, me difoit en gémiflant fur ces révolutions : peut-être que Ji elle eût exijlé en 1700 , la SuiJJe ri eût pas eu la dou leur de voir en 1712 fes entrailles déchirées par fes pro pres enfans. Je m’abftiendrai de rapporter les autres re marques que lui dictèrent fes fentimens patriotiques ; mais je ne puis me refufer au plaifir de copier ici le tableau qui eft tracé de cette fociété dans la vie de M. Gejfner de Zurich , à la tête du Recueil de fes productions , intitulé, Œuvres choijies. Voici (17) comment le biographe s’exprime fur ce Poëte aimable dont les Ouvrages iront avec ceux d’HéJiode & de Théocrite à la poftérité la plus reculée^ « Le dernier écrit de M. GeJJ'ner, eft un mé- » moire qu’il fit vers 1753 pour la Société Helvétique, » qui fut établie vers cette époque au petit lieu de Schin£- » nach, dans le Canton de Berne, Le but de l’inftitution » de cette Société n’eft pas comme en Italie, de multi- ^plier le nombre des Sonnets , ou des recherches inu- » tiles, mais de préfenter aux citoyens des treize Cantons , » uneHiftoire Politique & Morale de leur pays, depuis d la confédération qui a brifé leurs fers. Pour répondre à » cette idée vraiment patriotique , il falloir des hommes » qui fuffent à la fois gens de Lettres & citoyens : M.- » Geflher fut un des premiers que l’on jugea digne de ces » titres. On penfa qu’un Auteur qui avoit toujours eu pour (17) Page LIX-LXI. Paris, 1774 , in-n.