2 7 i TABLEAUX & à’Avicenne ; & s’adrefîant enfuite aux Médecins & aux Savans : fache-\i, leur dit-il, que mon bonnet ejl plus fa.' vaut que vous , que ma barbe a plus dlexpéi ience que vos Academies. Grecs , Latins, François , Italiensje ferai votre Roi. Il promit après cela à Tes auditeurs de leur donner l’immortalité par fes médicamens chymiques. Ayant quitté Bâle , comme nous l’avons dit, parce qu’une cure qu’il y avoit faite ne lui avoit pas été allez bien payée , il alla en Alface, & de là en Allemagne. L’Empereur Maximilien, qui droit dangereufement malade, le fît ap peler; notre Philofophe, après avoir examiné la maladie du Prince, tira une pilulle de la poignée de fon épée, & la lui fit prendre. L’Empereur fut foulagé dans i’inf- tant, ôc fa fanté fe rétablit ii parfaitement, qu’il alla le lendemain à la chafîe; les éloges que Paracelfe reçut à ce fujet, exaltèrent fon imagination naturellement bouil lante. Il s’échauffa encore par le vin , fur lequel il ne gar- doit aucune modération. Il paffoit fouvent une partie de la nuit à boire avec les gens du peuple. Lorfque, retiré chez lui y il avoit dormi quelques heures, il fe ievoit en furie, prenoit fon épée, & en pouffoit de grands coups contre la muraille. Après avoir ainfi éveillé tout le voi~ finage, il appelloit fon Secrétaire, qui avoit de la peine à fe garantir de fes fureurs ; & lorfqu’il étoit un peu tran quille , il lui didloit les Ouvrages qu’il nous a laiffés. Ces. Ouvrages comprennent deux cens trente Traités, tous imparfaits. On y trouve un Syftême de Religion; il en fit un autre de Médecine : par ce dernier il prétendoit pro longer la vie des hommes aufiî loin qu’il le jugeroit à propOS. M. Saverien , dans fon Hifoire des PLUofopftes