r-» 274 TABLEAUX cefle lui retraçoir l’injuftice des hommes. Il préféra la con dition de ne rien fentir, à celle d’éprouver fans cefle des chofes trilles & défagréables ; & cet homme, doué d’une imagination fl vive, fi impérieufe, devint en quelque forte flupide, oublia jufqu’au latin; uniquement occupé à boire, il pafloit fa vie dans les Auberges > où il faifoit fes Con- ful tarions. Enfin il finit fa vie (61) à Sal^bourg le 24 Septembre ïjq.1 , après une maladie de quelques jours. L’Archevê que de S' alfbourg\\X\ fit mettre une épitaphe fur fa tombe dans fon Eglife Cathédrale. Paracelfe mourut à l’âge de Y] ans , après s’être promis une vie immortelle; mais la mort le moiflonna lorfqu’il travailloit à réalifer fon grand projet de la Médecine univerfelle. Paracelfe, d’un tem pérament vif 6c bouillant, eut toujours de l’averfion pour les femmes. Cette oppofition dans le caraêlère nous pa- roîtroit plus furprenanre, fi les Hiftoriens ne nous en don- noient une raifon affez plaufible : ils nous apprennent qu’à l’âge de trois ans , un animal le priva d’une partie faite pour unir les deux fexes. Si cela eft vrai, il eft lié par un rapport bien fingulier avec le célèbre Boileau, à qui un dindon fit le même outrage, & fît naître la même averfion. Paracelfe nous a laiflé quelques Ouvrages fur les abcès, le tartre, la Chirurgie, la faignée, les élémens, la Chy- raie , la magie, ôcc. Ses écrits refpirent par-tout un ton d’originalité, qui (61) H ordonna en mourant qu’on diftribuât aux pauvres tout ce qui lui reftoit.