272 TABLEAUX & comme il parloit au peuple par des efpeces de miracles,' il en acquit bientôt la confiance (j8), & fixa fa réputa tion. Toute l’Allemagne devint le témoin de Tes cures merveilleufes, & le Gouvernement de Bâle chercha à s’at tacher un homme fi extraordinaire. Il y commença fes leçons publiques fur la Médecine en 1521. Il eut occafion de développer les principes de fa Doétrine, de faire con- noître fon averfion pour les Auteurs Arabes; ôc par une fuite de cette antipathie inconcevable } il fit briller pu bliquement les écrits (59) de Galien & à'Avicenne, en difant, qui il conjulteroit plutôt le Diable,fi Dieu ne vou- loit pas raider. Il fit plufieurs Eleves auxquels il s’attacha d’une ma niéré étonnante; il partageoit fes honoraires avec les uns, fa table avec les autres, étoit complaîfaut avec tous ; & malgré fes foins, malgré fes peines, malgré fa généro- fité, il fit prefque toujours des ingrats, qui devinrent fes plus cruels ennemis, comme fi le fouvenir des fervices qu’il leur avoit rendus leur étoit importun. L’éloge qu’il fait de quelques-uns de fes Difciples, comme de Cornélius , d’Andréas, ôKJrfin, de Raphaël, prouve combien fon cœur étoit difpofé à la fenfibilité. Pendant qu’il s’oçcupoit à former des Médecins, il ne (58) Ses fuccès étoient fî extraordinaires, que le peuple le croyoit inf- piré du De'mon. Ce préjugé populaire s’eft même perpétué jufqu’à nos jours ; car les Payfans de fon Village ( Einjidlen ) n’approchent qu’avec peine de fa maifon, qu’ils croient habitée par le Diable ; on la montre encore près du pont fur la riviere de Sjl. (f?) On croit, à tort, qu’il ait fait brûler ceux d’Hippocrate , car il nous apprend lui-mêtpe qu il faifoit un cas étonnant de ce Me'decin. difcontinuoit