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DE LA SUISSE. a 7 r teur de la Chymie, qu’il releva en effet de l’ina&ion où elle languiffoit, en lui imprimant une fecouffe qui s’eft perpétuée jufqu’à nos jours. Eleve de Sigifmond Fugger, Chymifte renommé, il connut d’abord Tes principes, ôc fut bientôt auffi favant que fon Maître; la Chymie, bornée à quelques manipu lations ôc à une obfcure nomenclature, n’offroit pour lors de difficultés que dans le moyen de déchirer le voile myf- térieux dont les Profeffeurs couvroient leurs opérations , & Paracelfe fut affez adroit pour leur dérober leur fecret. Paifible ôc parfait poffeffeur de tous les fecrets de l’é cole, il ne put néanmoins parvenir à fe perfuader qu’il favoit quelque chofe, ôc il quitta fon pays pour aller cher cher ailleurs des Savans & des connoiffances. Il parcourut 1 Italie, l’Efpagne, la France, le Portugal, la Pologne, la Ruffie , l’Arabie, &c. ; mais la Chymie n’avoit encore fixé ni l’époque, ni le pays de fa naiffance , ôc ceux qui prétendoient l’enfeigner , étoient par-tout également igno- rans, réfervés ôc diffus. Paracelfe effaya de fe frayer lui-même une route dans la Médecine ôc dans la Chymie : il voulut former une fe&e, & il avoit en effet l’enthoufiafme ôc l’ardeur d’un Seélaire ; mais il prit par malheur fon imagination pour guide, ôc c’eft ici que commencent fes écarts, fes erreurs & fes folies. Les effets étonnans de Yopium ôc du mer cure 3 lui firent préconifer ces deux remèdes uniques, & c’eft avec eux feuls qu’il fit fa Médecine. Il guérit avec leurs fecours des lèpres, des véroles, des dartres, des ulcères, ôc quelques autres maladies qu’on regardoit comme incurables. De tels fuccès dîirent fans doute l’enhardir -,