DE LA SUISSE. i i9 cette modeftie. En effet, comme l’a très-fagement obfervé M. Vicq-dé A%yr ( page 3p ), outre que le nom des Savans fe répété trop fouvent, pour être ainfi furchargé d’épi- thetes & de longueurs , quel titre, dans un pareil affem- blage, n’eft pas effacé par le nom d’un grand homme ! MM. fes fils ont eu la même délicateffe. Le nom de Haller eft pour eux un bien qu’ils ne veulent altérer par aucun mélange. Les herborifations écoient pour M. de Haller un dé- laffement aufli agréable qu’il lui étoit néceffaire. Il com mença , en 1724, fes voyages dans les Alpes, & il forma lui-même un herbier très-complet, duquel il a extrait les plantes qu’il a décrites dans fon recueil, Enumeratio Stir- pium Helveticaruin y on trouve dans la Préface, page 3 & fuivantes , la defcription topographique de la Suilfe. Ce pay's réunit, dit-il , a de trèsbpetites dijlances, les végé taux SC les infectes de la Norwege &“ ceux de P Italie. Pour rendre fon Ouvrage plus complet, il y a joint un Expofé hiftorique de tout ce qui a été écrit fur les plantes des Alpes depuis Othon Brunfeljius, de Mayence, qui mourut à Berne en 15-34. M. Gefher qui eft aujourd’hui préfident de la Société de Phyfique à Zurich , accompagnoit fouvent fon ami M. de Haller dans fes voyages aux Alpes : un jour après avoir épuifé leurs forces dans une herborifation très-pé nible , M. Gefner tomba de fatigue, & s’endormit au milieu d’une atmofphere glacée. M. de Haller vit avec inquié tude fojp ami livré à un fommeil , que ie froid auroit pu rendre funefte ; il chercha comment il pourroit le dérober à ce danger. Bientôt le moyen fe préfenta à fa penfée, Kk 2