DE LA SUISSE. 2 a 3 clara l'Apôtre de la vérité, fuivant fa devife, T^itam Lm- pendere vero. Ses écrits, fes opinions, fes malheurs lui ont acquis une célébrité dont il eft peu d’exemples. Nous allons donner le précis de fa vie d’après le fupplément du troi- fieme tome (y 7) du Dictionnaire abrégéhijlorique de M. l’ab bé Ladvocat, réimprimé à Paris en 177.9. Le continua teur de cet Ouvrage y relevediverfes contradictions que l’on remarque dans les écrits du Philofophe Genevois ; mais comme cette critique n’attaque que la Angularité de fes idées, nous laifions fubfifter dans cet article les réflexions que l’Auteur s’eft permifes à cet égard , ne préfumant pas qu’elles puiflent influer fur le jugement qu’on doit porter du mérite perfonnel de ce grand homme. Nous y ajou terons quelques anecdotes qui nous ont paru dignes d’in- térelfer nos lefteurs. Roujjeau nous apprend qu’à côté de fes outils , fon pere avoit un Plutarque, un Tacite, un Grotius, dont il nourrifloit fon efprit, ôc qu’en gagnant fa vie du tra vail de fes mains, il lui enfeignoit l’art de penfer & de raifonner. Une folie de jeunelfe, du moins M. Roujjeau l’appelle ainfi, lui fit quitter la maifon paternelle , fans trop favoir ce qu’il deviendroit. La néceflité lui fit embrafler la Re ligion Catholique pour feprocurer un afyle. M. de Berne* Evêque de Genève, le mit chez les Jéfuites à Annecy, & chargea Madame de W^arens de veiller à fon éduca tion. Cette Dame e'toit du pays de Vaud; elle avoit aban»