22 2 TABLEAUX éloge fufpeft , a mieux obfervé que perfonne les con traires frappans du double génie de notre auteur , égale ment érudit & inventif, porté invinciblement vers les fciences abftraites & de calcul, & néanmoins fufceptible du travail pénible & rebutant qu’endurent les Hiftoriens qui cherchent dans les monumens anciens , & non dans leur imagination , les-faits fur lefquels pofent leurs fyftê- mes. Il pouvoit avoir une quarantaine d’années , lorfque ce Juge févere & impartial, étonné que par la feule force de fon génie , il eût vaincu tous les obflacles que met- toient à la fcience les circonftances du pays où il étoit né, le donnoit pour preuve (y5) de cette afTertion, que le luxe des grandes villes & les fomptuofite's des Théâ tres aggrandifïoient peu les âmes , puifque la Suiffe, où les mœurs refpe&ées ôc foignées mieux qu’ailleurs n’en fouffrent pas , avoit fourni & fournilfoit dans ce fiecle des hommes d’un rare génie, & qui auroient fait honneur à toute autre nation. Pierre de Riva^ efl: mort à Moujüer en Tarentaife le 6 Août 1772. Il avoit époufé Marie - Barbe du Fay, de laquelle il eut deux filles & quatre fils : il Ja perdit vers i7yo. RouJJeau ( Jean-Jacques ), fils d’un Horloger, Citoyen de Genève, né en cette ville le 28 Juin 1712, mort à Ermenonville près Chantilly , le 2 Juillet 1778 , fe dé- (56) cc Je puis citer ici en exemple un homme de mérite, bien connu M dans Paris, 8c plus d’une fois honore' des fuffrages de l’Académie des » Sciences ; c’eft M. de Rivaz, célébré Valaifain; je fais bien qu’il n’a pas » beaucoup d’égaux parmi fes compatriotes ; mais enfin c’cft en vivant v comme eux qu’il a appris à les furpafler». (Jean-Jacques Roujfeau, lettre à M, d'Alembert fur les fpeflacles , page 123. Amjlerdam, 1763 • in-12. )