DE LA SUISSE. 2r y Cardinal de Luynes. Les principaux Journaux en ont fait les plus grands éloges. La certitude du fait y eft démon trée auffi évidemment qu’un événement hiftorique peut l’être. La Royale Maifon de Savoye, l’une des plus ancien nes Maifons fouveraines, n’avoit eu perfonne jufqu’à Gui- cheron qui eût fu en donner l’hiftoire généalogique ap puyée de bonnes preuves & fur des monumens authenti ques ; c’eft ce que cet auteur exécuta affez heureufement. Les peines infinies qu’il prit à fouiller dans les archives des Etats de Savoye ôc des Provinces de France circon- voifines , lui méritèrent l’épithete de laborieux ; mais elles ne lui laifferent pas le tems d’en remonter la filiation plus haut que le Marquis Odon qui vivoit au milieu du dou zième fiecle. Il fit cependant quelques tentatives fur les ancêtres de celui-ci ; il le fait defcendre, par conjeétures , de Ge'ro/d, ou de Bérold, auquel il donne une origine faxonne. Mais (yq) ce fyftême étoit fi gratuit, & fondé fur de fi foibles conje&ures, qu’il s’en défioit lui-même , & qu’il le propofe modeftement comme une invitation aux érudits de pouffer plus loin leurs recherches ou fes preuves. Il confondoit pareillement Humbert aux blan- (f4) Gafwinhel (de jur. præcedent. C. V) Muratorl & Saint Marc ont nié cette origine faxonne ; le recueil des Chartes de l’églife d’Oulx, au Dio- cèfe de Turin , qui a été imprimé à Turin en i7f J , in-folio, fous le titre Ulcienfis Ecclefiæ Chartarium animadverfioi ibus iUuJlratum , offre des aûes im- portans fur les premiers Comtes de Maurienne 8c de Savoye ; mais l’Editeur n’ayant pas eu la fagacité nécefiaire pour diftinguer les caractères d’écriture» des divers fiecles qui fe trouvent dans les anciens nécrologes, fur-tout à la purge des pages, a fait de tems à autres des bévues fingulieres.