212 TABLEAUX tiens , leur avoit fait diflimuler ou taire plufieurs cir-1 confiances glorieufes & intéreflantes de leur vie. Il fe ré- folut d’y apporter un nouveau jour par le flambeau d’une critique faine , exa&e & impartiale. Il appliqua ce defiein général à deux objets épineux, contre lefquels avoit échoué toute la fagacité des plus favans Critiques du der nier fiecle. D’ailleurs les circonftances des lieux où il reçut la naifi fance , ôc où il acheva fa carrière , déterminèrent le genre de controverfes hiftoriques où il pouvoit faire l’applica tion de fes vues générales fur l’hiftoire du quatrième flecle & fur celle du dixième & des deux fuivans. Le Vallais fa patrie étoit en pofleflion depuis plus de treize cens ans de l’honneur d’avoir été arrofée du fang des Martyrs Thebéens. Le culte de ces glorieux Soldats s’étoit de-là répandu dans tout l’occident, & fur-tout dans les églifes des Gaules. Les Catholiques n’avoient aucun intérêt à contefter la vérité d’un fait glorieux au Chriftianifme ; mais les nova teurs des derniers fiecles, qui, fous le prétexte de réfor mer les abus & les fuperftitions qui s’étoient gliffées dans le culte de l’Evangile, avoient attaqué celui des Saints, & la vénération que les Catholiques portent aux précieu- fes dépouilles de leur mortalité , ne purent voir fans inquiétude une légion entière de Martyrs devenue l’objet d’un hommage religieux. Un fi grand nombre d’églifes bâties en leur honneur , leurs reliques expofées à la vé nération des fideles en mille endroits différens , les Ecri vains de tous les fiecles préeédens dépofant en leur faveur; tout cela excita l’attention , le dépit & le zele amer des Réformateurs ; ils crurent que ce feroit gagner leur caufç