DE LA SUISSE. 207 de fe fervir d’un Canal qu’ils avoient projetté , qui devoit coûter po,ooo livres , changea de plan , & fe chargea du deffechement de la mine & du maintien des machines néceffaires à cet effet, moyennant 34,000 liv. par année. Pour y parvenir, il mit à profit l’eau de deux moulins , placés au-deffous de la mine , & avec la plus modique dé- penfe , il obtint une chute de fept pieds ; il examina la quantité d’eau moyenne de la riviere en été ; il vit aufli- tôt que la force qu’il en pouvoit retirer, n’étoit pas fuf- fifante pour élever 4000 muids d’eau par jour du fonds d’un puits de 200 pieds de profondeur, s’il fe fervoit d’une roue, à caufe des inconvéniens que les Machiniftes favent en être infeparables. Le défaut de machines affez parfaites ne le pouvant conduire à fon but, il en inventa une re commandable par fa fimplicité & par fa conftru&ion qu’on peut regarder comme le chef-d’œuvre des machines hi- drauliques , conftruites jufqu’à ce jour. Les plus parfaites ne donnoient que les deux tiers de l’effet qu’on en de- vroit attendre fans le frottement , au lieu que celle de notre Auteur donnoit les £ ; puifqu’avec une chute de quatre pieds , & quarante pieds cubes d’eau moyenne par fécondé, il obtenoit un effet de quinze milliers & un tiers avec cinq, pieds de chemin. Un ou plufieurs Mécaniciens, profitant de l’abfence de l’inventeur & du dérangement de fes affaires, qu’eux- mêmes avoient amenés artificieufement à ce point, ont voulu partager avec lui la gloire de l’invention de la ma chine parce qu’ils comptoient aufli en partager les pro fits. Mais oh peut leur faire voir quulsl n’ont eu part qu’à l’exécution ; c’eft peut-être le feul cas où une entreprit