Tpi TABLEAUX en fureté, & conduit comme prifonnier d’Etat au Châ*' teau d’Arbourg> où il relia dix-huit mois ; là il requit que les caufes juridiques de fa détention lui fulfent com- muniquées. Transféré depuis à Berne , où la ville devoit lui fervir de prifon ; il continua fes plaintes ôc fes récrimi nations contre quelques Magillrats, & fe refufa à l’élar- giffement qui lui étoit offert 3 tant qu’un arrêt du Sénat ne le déclareroit pas injullement détenu , & par cela même libéré. Dans le même temps un mécontentement fourd s’étant répandu dans la Bourgeoifie de Berne, il s’y forma un parti à la tête duquel étoit un citoyen de la ville ( Samuel- Henri ) , homme de lettres , & lié d’une amitié étroite avec Micheli. Ce dernier eut quelque connoiffance des griefs des mécontens & de leurs projets, les défaprouva , fe tut y & n’y eut aucune part. Le complot étant décou vert y en 174P , le Gouvernement fit à Micheli un crime de fon fdence ; Micheli croyoit le devoir à l’amitié , à l’honneur & à fa qualité d’étranger, détenu par une force fupérieure , fans motifs de forfaiture ou. d’autres raifons qui lui euffent été communiquées. On l’incarcéra donc de nouveau dans le Château d' Arbourg 3 d’où enfin un neveu de fon nom le tira après dix- huit ans de féjour , & ob tint fa tranflation à Zofingen, petite ville municipale de ÏArgeu y fous la Souveraineté du Canton de Berne, où il eft mort deux mois après fon élargiffement, en Mars 1766, Micheli préjugea avec raifon que la demande fecrette du Gouvernement de Genève influoit fur fa détention ; il offrit plufieurs fois de s’y rendre & de fe purger par les voies judiciaires des accufations portées contre lui. Il crut aufij fans fondement que fa famille; contre laquelle il avoit plaidé