6 TABLEAUX ait pris naiffance dans un climat groffier ôt parmi des peuples ignorans. Summum pojfe viros, 6r magna exempla daturos Vervecum in patriâ, crajfoque fub ae're nafci. Ce feroit peut - être donner trop de poids à une imputation, au fond affez peu importante par elle-même, que de nous attacher à la réfuter davantage ; nous nous contenterons feulement d’obferver que les étrangers qui ont parcouru la Suiffe, conviennent en général qu’ils n’ont trouvé nulle part des hommes d’un jugement plus fain ôc plus net, d’une plus grande dextérité, & même d’une plus grande foupleffe dans le maniment des affaires les plus férieufes , d’une converfation plus animée , d’un efprit & d’un enjouement plus naturels, que, parmi les Suffis, qui joignent aux avantages d’une bonne éducation, l’expérience des Voyages. M. le Comte ( 7 ) d'Albon avoue que les montagnes qui refferrent les Suffies & pa- roiffent avoir été placées par la Nature , comme un obftacle aux progrès des connoiffances , ne les ont point empêché de cultiver la Littérature ; & que la Suiffe n’eft pas feulement le Pays du génie , mais qu’elle eft encore celui de l’érudition. A ce fujet, il donne ( 8 ) la galerie des Savans & des Artiftes les plus célèbres de la Suiffe,’ dont il cara&érife les Ouvrages avec une précifion pleine de fagacité ; il feroit à fouhaiter que l’auteur eût été (7) Difcours fur la Suifle, p. 86 , dans fon recueil des Difcours Poli-: tiques, Hiftoriques 8c Critiques, fur quelques gouvernemens de l’Europe. Neuchâtel 1779 in-8. ( 8 ) Ibid p. Z6-H6.