Volltext Seite (XML)
DE LA SUISSE. 3 beaucoup parmi eux, qui ont allié à leur goût dominant pour les armes, celui des Sciences , des Arts ôt des Lettres. Avouons pourtant avec Hottinger ( 2 ) , qu’il y cut un temps où les SuiJJes favoient manier plus heu- reufement la hache que la plume ÿ mais ce temps étoit celui des ténèbres dans lefquelles la barbarie & l’igno rance avoient plongé prefque toute l’Europe. La nature de leur climat, leur cara&ère guerrier ont bien pu les retenir plus long-temps dans ce calaos que les autres nations ; & c’eft ce qui juftifie en quelque forte l’efpèce de mépris ( 3 ) qu’ils ont éprouvé autrefois de leur part, relativement aux qualités de l’efprit. Les étrangers voyant la Nation conferver conftamment fes manières groflières j & s’obftiner à ne vouloir point prendre comme eux ce mafque d’humanité qu’on honore du nom de politeflfe regardoient les Suiffes comme des gens venus de l’autre monde , ôc les qualifioient de lourdauts ; de forte que xffiez les François même, leurs plus grands ainiS , Suijjs & Lourdaut étoient à-peu-près fynonimes ; on dit même Un autre Poète du XVIe fiècle, Cafpar ( * ) Urjinus Velius, après avoir chante' les autres nations, difoit de celle des Suiffes; Intrepido exceïlens anima, Cr fulgente fecuri, Morcws his Colophon additur Helvetius. (2) Methodus legenài HifforiasHelveticas , p. 211. —Tiguri 1634 in-8., lipen- nem feliciùs qudm pennam ver [are, pilum quâm jlylum fréquendùs vibrare didicerunt. (5) L’e'tat 8c les délices de la Suiffe, Tom.I. p. 547-368. Bâle, 1764,^-12. fig. Autre livre qui a pour titre ; ce quil y a de plus intéreffhnt en Suiffe » T. I. pag. 314-33r* L ei Pzig> 1777» en Allemand , in-12. A 2 (* ) Poermt. Bffitea i$n, in-1»,