O R LA LUNE OU DIANE. Une fardoine deftinée à être montée en bague, que nous voyons n° II Planche XIII. de cette même planche, nous offre la Lune ou Diane , armée d’un N° II. carquois & de deux haftes. Sa figure ne détermine pas clairement fon fexe : elle tient tout à la fois 8c de l’homme & de la femme, 8c cela concilie ceux qui adoroient le dieu Lunus, 8c ceux qui rendoient leur hommage à la déelTe Luna. Sa tête eft pofée fur des nuages d’où femble s’échapper la pluie. Cet emblème, vraiment unique, eft relatif aux idées que les anciens s’étoienc formées, que la lune annonçoit les pluies 8c les tempêtes, ainfi qu’on le peut voir au quatrième livre des Georgiques de Virgile : Mais y malgré ces leçons , crains-tu d’être féduit Par le perfide éclat d’une brillante nuit ? Du foleil, de fa feeur , obferve la carrière. Quand la jeune Phébé rajfemble fa lumière , Si fon croiffant terni s’émouffe dans les airs, La pluie alors menace & la terre & les mers. Du fard de la pudeur peint-elle fon vif âge? Des vents prêts à gronder, c’efi le plus fûr préfage, Le quatrième jour ( cet augure eft certain ) Si fon arc eft brillant, fi fon front eft ferein ; Durant le mois entier que ce beau jour amène , Le ciel fera fans eau , l’aquilon fans haleine , L’océan fans tempête ; & les nochers heureux Bientôt fur le rivage acquitteront leurs vœux. (Trad. de Dclille.) Eft-elle pâle , rouffe , obfcure? ce font autant de pronoftics différens , & c’eft à raifon, fans doute, de cette influence qu’on lui attribuoit fur les nuages & les vapeurs de la terre, qu’on la difoit mère de la Rofée. Gori, en lifant ces lettres G. PVBL. VIT. gravées fur cette pierre, penfe qu’elles doivent s’interpréter ainfi : c. publicii vitaus.