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6 LE MUSEUM N°. I\r. Plier, de plus beau que le Camée qui accompagne cette Pierre. Gravé finement fur un J.iffc mêlé de Calcédoine, il nous Tepréfente cette même Livie fille de Livius Drufus, de l’illufire famille des Claudes, l’une des Romaines îes plus célèbres par fa beauté qui fubjugua le Vainqueur du monde. Cette Princefie pleine de génie & dont l’efprit étoit embelli par l’étude des Lettres & par beau coup de connoiflanccs dans îes Arts , mariée d’abord à Tibère-Claude-Néron, devint enfuite l’époufe d'Ociûvien Augufte, qui, pour elle, répudia Scribonia, Ce la prit quoiqu’enceinte de fix mois. Je n’oferois la donner pour suffi vertueufe que Gori ; St fi Tacite nous la repréfente comme amie de la Décence, du confentement du Séuat placée au théâtre parmi les Veftales , Suétone l’accufs d’avoir été complaifanre à l’égard d’Augufte jufqu’à favorifer fes débauches fecrètes. Ce qu’il y a de certain , c’eft que, pleine d’ambition St plus artificieufe qu’Ulyfle dont Caïus lui donna le nom, elle commit froidement tous les crimes qu’elle crut néceflaires pour conduire Tibère à l’Empire, & fut foupçonnée d’avoir empoifonné fon époux qui l’aimoit, & qui lui rappelloit d’une manière fi tendre en expirant, de fe fouvenir de leur union. Après la mort d’Augufte que l’on avoit mis au rang des Dieux, elle fut confacrée Prêtrefl'e du Junon; c’eft fous le vêtement analogue aux fondrions de c<jtte dignité quelle eft ici repré- fpntée. Le voile de confécration couvre fa tête , & fon front porte le diadème, ornement que nous pouvons croire emprunté des Érrufques. Elle reçut de Claude les honneurs divins, auxquels l’ingrat Tibère s’étoit oppoîé. On plaça fon image dans le temple d’Augufte, les Veftales lui offrirent un facrifice, & il fut enjoint aux femmes de jurer par fon nom. M. CLAUDIUS MARC EL LU S, « • . . • • • • ’ ÿjc. v. De fçavans Antiquaires croyent retrouver dans cette Pierre habilement gravée le portrait du jeune M. C. Marcellus, fils du Conful C. Marcellus & d’ORa- vie fœur d’Augufte. Certaine refiembïance avec ce Prince, l’art avec lequel fos cheveux font rendus, (caractère qui diftingue les Artiftes de fon tems) : cet air de triftellè répandu fur toute la figure fans en voiler la beauté: tout cet enfemble, fi bien &. fi adroitement décrit par Virgile, nous porte à adopter leur opinion. Tacite nous apprend que ce jeune homme fut élevé aux plus hautes dignités de l’Empire par Augufte fon oncle qui l’avoit adopté & qui eut la douleur de le perdre lorfqu’il étoit à peine à la vingtième année de fon âge. Il avoit accompagné fon oncle dans un de fes triomphes monté fur le cheval qui étoit à la droite de fon char. On foupçonna Livie d’avoir hâté fes jours.