2 N°. V. 3ü°. VI. 2 LE MUSEUM Cornaline citée par Maffei où l’on reconnoîtroit plutôt le portrait de Brutus. meurtrier de Céfar. L. J unius Brutus eut pour père M. Junius, & fa mère s’appelloit Tarquinie. Né avec de l’efprit & le germe des taler.s, dans la crainte d’exciter la jaloufie de Tarquin qui avoit fait périr fon père & fon frère, il contrent fi parfaitement le ftupide & l’infenfé, qu’on lui donna le furnom de Brutus qu’il Honora tant par la fuite. Ce fut lui, qui, tirant du fein de Lucrèce expirante le poignard dont elle s’étoit frappée, jura le premier fur lui de la venger; & fon ferment ne fut pas vain. II cballa les Tarquins de Rome & les dépouilla de la royauté. La liberté du peuple fut allurée par fes foins, & la République Romaine qui lui doit fa naifiance, s’bonore de le compter pour le premier de fes Confuls. C; SULPICIÜS. Le portrait de C. Sulpicius eft gravé fur cette Prime. II fut ConfuI vers l’an de la fondation de Rome CCLIV , avec M. Tullius. Au rapport de Tite- Live, il ne fe paffa rien de mémorable fous leur Confulat. Près de la tête on voit gravées ces Lettres C. SVLP. qui tiennent des anciens caraétères des Latins. Plufieurs Auteurs donnent à ce ConfuI le nom de Sèrgius-, mais c’elf par erreur : ce ferait plutôt Serviüs qu’il faudrait le nommer, avec les Écrivains, qui ont. traité des médailles de la famille Sulpicia. POMPÉE, Si l’on compare le portrait Habilement gravé fur cette Cornaline avec la. médaille d’or de Sext. Pompée confervée dans le Muféum des Médicis, on ne- peut point douter qu’elle ne nous offre aufff les traits du fils du grand Pom pée. Ce Romain célèbre plus par le nom de fon père que par fes qualités perfonnelles joua néanmoins l’un des plus grands rôles de fon fiècle. Après avoir joint fon frère dans la fuite dePharfale, il accompagna Cornélie. Brigand dans les montagnes de la Celtibérie où il s’étoit retiré lorfqu’il eut appris la mort de Cnéïus fon frère, défait à Munda, H y vécut long-tems de Pyrateries. Mais, du confentemcnt d’Antoine y quand Céfar n’exifta plus, il rentra dans tous fes droits fuîvant le defir du Sénat qui lui fit compter plus de quatre-vingt fëpt millions pour le dédommager de la perfe de fes biens patrimoniaux, & lui confia le commandement des Mers. Jamais la fortune ne fut confiante pour lui. Tantôt il en recevoit des careflès, tantôt il en éprouvoit des revers. Compris.dans la condamnation des affaffins de Céfar, fans avoir eu part à la confpiration , il devient enfuite l’afyle & le défenfeur des Profcripts. Seul ennemi du parti de Céfar, il fait avec fes défenfeurs une paix qui l’honore , la rompt i