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r«r mjp* 2 6 LE MUSEUM Planche XI. APOLLON, Inventeur de la Mufique. La beauté des formes, I élégance de la taille St les charmes de la jeunefle répandus fur toute cette figure, indiquent que l’habile Artifte qui l’a faite a voulu repréfenter Apollon. Les attributs qui l’accompagnent défignent plus fpécialement encore ce Dieu. De la roche, fur laquelle il eft affis, pend un carquois d’ouvrage antique qui caraftérife parfaitement l’inventeur de la chafl'e, maître dans Part de tirer les flèches. Ce carquois efi , il eft vrai, fermé d’un couvercle, St le Dieu ne paroît pas en vouloir faire ufage, quoique dans tous fes membres on remarque un certain mouvement qui annonceroit qu’il eft prêt à fe lever; mais cette aftion, que doit faire interpréter la gaîté qui anime le vifage , paroît indiquer le defir d’exécuter un morceau de Mufique qu’il vient de compofer. La bandelette qui ceint fa tête fe donnoit ordinairement à ceux qui, vainqueurs dans les jeux , remportoient le prix de la Mufique. Les cheveux qui retombent, féparés en boucles diftinéles, femblent la couron ner. Aux pieds 7 on voir des pfpèfes de brodequins dont les courroies font difpofées avec art.Callimaque, dans fon hymne à Apollon, chante les brode quins d’or de ce Dieu , & peut-être l’Auteur de cette Statue avoit-il doré ceux-ci au fortir de fon eifeau. Jufqu’ici nous n’avons encore fait remarquer que les attributs ordinairement donnés à Apollon, St qui fe trouvent dans ce bel ouvrage ; mais fous le pied droit, ( qui eft le gauche dans cette Gra vure) , ce Dieu foule une tortue £t fes mains tiennent des tuyaux de flûte, attributs moins communs, St qui rendent la Statue plus précieufe St plus rare. Peut-être ne veut-on pas reconnoître dans les fragmens que tiennent les mains des débris de flûtes. Ce n’eft cependant pas fans de puiflans motifs que nous l’avons avancé. Quelle autre chofe, en efi'et, pourroit-on leur faire porter ? Les doigts St les mains font tellement taillés qu’ils ne peuvent tenir rien que de rond ; voudroit - on fuppofer que ce fut des reftes de flèches , de lances ou de feeptres ? Mais outre que la pofition des mains s’oppofe à cette conjefture , elle eft entièrement anéantie par la gaité qui règne fur la figure St qui ne peut pas accompagner des attributs férieux ; ce font donc bien plus vraifemblablement des doubles flûtes que 1 intelligent Auteur avoit mifes dans les mains du Dieu. Nous fçavons bien qu’on nous objeStera que Melpomène, Marfyas, Olympe, Hyagnis,& fur-tout Minerve,