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I «O LE MUSEUM Grèce , prouve aux Payer s que leur Apollon nétoit qu’un homme dont on nommoit les parens , & dont les crimes , malgré mille bonnes qualités , n étoient que trop connus. VoJJius , & mille autres Sçavans après lui , ne regardent ce Dieu que comme un perfonnage métaphorique. Pour nous, fans nier I’exifîence d’un ou de pîufieurs Apollons , nous allons faire un abrégé de ce que les Poètes , vrais Théologiens du Paganiime , ont raconté fur ce Dieu, & nous en rapprocherons enfuite quelques - unes des plus heureufes interprétations. Apollon pafl'oit le plus généralement pour être fils de Jupiter & de Latone, & frère de Diane. Phœbus étoit le nom qu’on lui donnoit dans le Ciel, où il conduifoit le char du Soleil traîné par quatre chevaux. On le regardoit comme le Dieu de la Poéfie , de la Mufique & des Arts : les neuf Mufes l’avoient pour Chef, & , le Parnafle , l’Hélicon , le Piérus , les bords d’Hyp- pocrêne & du fermette faifoient leur habitation commune. Chaflé du Ciel pour avoir tué les Cyclopes qui avoient fourni à Jupiter les foudres dont il avoit frappé Efculape, Apollon fe retira chez Admète dont il garda les trou peaux que pilla Mercure contre lequel il ne put lancer fes flèches, parce que le même voleur les lui avoit dérobées. Ce Dieu fit périr par fes traits l’ar mée des Grecs devant Troye. Toute la famille de Niobé reilèntit les effets de la colère de Latone par la vengeance que tira d’elle Apollon fécondé par Diane fa fœur. 11 tua le ferpent Python. II vainquit Marfyas 5c lecorcha : & fit beaucoup d’autres exploits. De tous côtés s’éîevoient des Temples à fon honneur : fes Oracles étoient célèbres, &, des lieux où ils fe rendoient, on fit des furnoms à ce Dieu. Apollon ne fut pas heureux dans fes liaifons & fes amours : il fut obligé de fe changer en Berger pour féduire Ifl’é fille de Macarée : il tua Hyacynthe en jouant au Difque avec lui : Daphné ne voulut jamais fe rendre à fes vœux, &, fourde à fa voix, elle fut métamorphofée en laurier. Le loup , le coq & l’épervier, parmi les animaux, lui étoient confacrés. Pour fuivre l’ordre tout naturel irons - nous d’abord, comme l’Abbé Banier, chercher dans Thiftoire l’explication de la fable d’Apollon ? Mais nos plus récents interprètes de la Mythologie femhlent nous le défendre , ils traitent de rêves les explications de ce dofte Abbé : l’envie feule de rapprocher l’Hif- toire de la Fable eft à leurs yeux une abfurdité. Le defir de tout ahégorifer feroit devenu général , & nous tiendrions encore au vieux tems ! Non. Laifl'ons le trop antique Académicien enter tous les Apollons fur l’Apollon d’Egypte fils d’Ofiris & d’Ifîs, & nourriçon de Latone, au rapport d’Hérodote ;