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121 DE FLORENCE. dérive du nom de a?v« ç , qui fignifie la table même du Prefloir, infiniment principal des Vendanges. De la même origine, les anciens avoient fait fortir le furnom de Lènées donné à l’une des fêtes de Bacchus. Ces fêtes fe célébroient tous les ans dans l’Attique pendant le cours du mois Lenceon qui, comme l’on voit, avoit auffi un nom conforme à celui du Dieu & à celui de les fêtes. Les Poètes, dans ces folenmite’s, avoient des Combats où ils difputoient entre eux pour des Prix. PLANCHES XLVII, XLVIII, fit" X LIX. BACCHUS Ayant à fes pieds un petit Satyre, 3a IEN ne confirme mieux le furnom de Divin donné à Michel Ange Buonarotti, que la Statue de Bacchus que nous mettons ici fous les yeux de nos Leêleurs: &, fi nous l’avons jointe aux Statues antiques que renferme le Muféum dont nous décrivons les beautés, c’eft que les plus habiles Statuaires de la Grèce n’eufient pas dédaigné de la reconnoùre pour leur propre ouvrage , &, qu’en l’aflbciant aux chefs d’œuvres de l’antiqui é que contenoit la Galerie , le Grand Duc Ferdinand I a donné les preuves les plus sûres de fon goût. Quoique l’âge de l’Auteur n’ajoute rien au mérite de l’ouvrage , il doit ajouter à l’admiration de ceux qui le confidèrent, & l’on n’apprend pas fans doute , fans étonnement qu’à 18 ans le cileau de Michel Ange a produit ce chef-d’œuvre immortel. Parmi différentes deferiptions de Statues , Callijlrates en cite une de Bacchus faite en bronze par Fraxiteles & qui étoit dans un bois de crête. II eft difficile , en lifant cette defeription, de ne pas rapprocher involontairement & la Statue de Praxiteles & celle de Michel Ange : elles ont des beautés qui leur font communes & des beautés exquifes. Bacchus debout , eff tellement pofé que , fixant des yeux le Cyxthus que tient fa main droite , qu’il vient de vuider & vers lequel fa bouche entrouverte femble cependant encore porter le defir, l’on diroit que fon corps veuille perdre fon à-piomb , & qu’une yvrefic naifi’ante va lui faire éprouver fes effets. Il y a tant de perfeition dans cet Ouvrage que tous les membres paroiffent fe mouvoir & qu’il fait oublier l’art qui fe confond avec la nature. Le marbre eft chair. On admire en lui une jeunelle fleurie , un moelleux dans les contours, une pureté dans les formes , un mélange des beautés des deux fexes réunis , un je ne fais quoi d’amoureux £1 de gai répandu dans toute la figure. Tome III. Q