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Il1 » LE MUSEUM f •• » Planche XLV. BACCHUS ASSIS. II eft aflez rare de voir Bacchus tranquillement aflis. C’eft dans cette attitude que l’a pofé le Sculpteur habile auquel nous devons la Statue qui nous occupe,8c que les Artiftes regardent comme un des plus beaux ouvrages de l’Antiquité. Les proportions en font belles : elle offre les formes élégantes de la jeuneffe. La douceur eft répandue fur le vifage, comme le font les Grâces fur tout le corps qui eft entièrement nud; fur la pierre qui lui fert de fiége une peau de tigre eft étendue, & le long d’un de fes côtés ferpente une vigne qui s’élève chargée de beaux raifîns que faifit la main du Dieu. Une panthère, compagne fidelle de Bacchus, eft à fes pieds & le regarde. Cet animal fe trouve prefque toujours près du vainqueur des Indes, foit à raifon de fon avidité pour le fruit & le jus de la vigne, comme nous venons de le dire, foit parce qu’au retour de fon expédition dans les Indes, Bacchus, ainfi que le difent les Poètes, parut fur un char traîné par des tigres. X L I. L É N Ê E N. Le Bacchus que nous examinons tient dans fa main qu’il élève une grappe de raifin qu’il paroît montrer à tous ceux qui le regardent; il femble par fon gefte leur dire : « voici le fymbole d’un des plus beaux dons que j’aie faits aux » hommes, ou voici la rufe bien fimple avec laquelle j’ai vaincu l’Univers ». Outre ce raifin preffé par la main du Dieu, le Sculpteur a donné à fa Statue plufieurs de fes attributs cara&ériftiques , l’air de jeuneffe, le diadème, la couronne de pampres mêlée de raifîns, la chevelure flottante & cette peau qui recouvre fa poitrine. Les Anciens appelloient ces fortes de peaux Nèb/ides , du mot «fs-fis-, qui lignifie Daim ; Bacchus, difoit-on, en portoit de fem- blables, & elles étoient devenues l’un des ornemens dont fe paroient les Prêtres de ce Dieu. Le nom de Lénéen que nous avons donné à ffe Bacchus, a paru devo'r Ipécialement lui convenir en cette circonftance. Tenant du raifin , couronné de raifîns, pouvoit-il avoir un nom plus analogue que celui que l’on dérive