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lo 6 LE MUSEUM fon flambeau. Elle ne fçait quelle vengeance tirer de Ton fils, & fur-tout com ment punir fa rivale. Celle-ci que l’on cherchoit de la part de Vénus cherchoit de fon côté le Dieu fon époux : elle parcouroit tous les Temples. Cérès & Junon reçurent prefqu’envain fes prières : Vénus la dédaigna, parce qu’elle parut en fuppliaute à fa rencontre , & elle obtint de Jupiter que Mercure la lui amenât; mais la Coutume, fuivante de la Déefle, la trouve avant Mercure , & , la prenant parles cheveux, la traîne devant Vénus. Cette Déefle, dans fes premiers em- portemens lui arrache fa chevelure , déchire fa robe , accable fa tète de coups, & non contente de ces aétes de fureur, elle lui fait fouffrir les épreuves les plus cruelles ; mais grâces à des animaux, grâces à des êtres inanimés qui viennent a fon fecours, Pfyché parvient à exécuter les ordres impitoyables de l’inéxorable Déefle. Enfin l’Amour craignant de la voir fuccomber, vole auprès de Jupiter, lui expote fon amour , demande à s’unir à Pfyché, & prouve la juftice de fa demande : Jupiter afl’emble suffi tôt les Dieux , expofe les vœux de Cupidon : « J'ai élevé ce jeune enfant, leur dit-il, fa jeunefle eft bouillante, on I’accufe » de mille adultères & de cent autres crimes : faifons cefler toutes ces plain- » tes, appailons auffi fes feux: il aime une jeune Beauté; heureux, il a fçu w en obtenir les dernières faveurs : qu’il jouifle de la conquête , & que Pfyché » retrouve en lui fon époux : pour vous, ô Vénus, continua-t-il en fe tournant vers elle,que mon décret, fi gracieux pour votre fils, n’attrifte pas votre cœur : ne » craignez pas qu’une alliance indigne de vous dégrade Cupidon & fa mère,Pfyché, » va devenir digne de vos regards » : Il dit, & Mercure par fes ordres introduit la jeune mortelle: « Prenez, lui dit le Dieu, prenez, Pfyché, ce vafe d’am- » broifie, & recevez l’immortalité, Cupidon à jamais eft votre époux ». Toute l’Aflèmblée célefte applaudit : le feftin nuptial eft dreflé : l’Amour & Pfyché font unis l’un à l’autre par des liens éternels, & de cette union naquit depuis une fille qu’on nomme la Volupté. Il paroît inconteftable que Pfyché n’étoit, chez les Anciens, rien autre chofe que lame. Le même mot qui, chez les Grecs, fignifie l’ame &. Pfyché, nous conduit naturellement à cette conjefture; mais peut-on retiouver dans la fable & Apulée quelque allégorie foutenue dont on montre le lens ? Seroit-ce, comme le penfent l’Abbé Bannier & quelques Mythologues, l’emblème des maux que la cupidité, figurée par l’Amour, caufe à l’ame, dont le fymbole eft PJychè'! Ceft ce que ne croyent pas devoir reconnoître les Auteurs de la defeription des Pierres gravées d J Orléans , quoiqu’ils foyent d’avis que primitivement cette fable ne