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DE FLORENCE. 93 i> Chanaan, dans leurs Navigations,, dirigeoient leurs courfes à l’aide des aftres> » & que les premiers il les ont fait connoître aux Grecs ; 9 0 . Chanaan étoit m fils de Chant, fit celui-ci s’étant réjoui du fpeêtacle que i’yvrefle de Noë » lui avoit offert, on a fait de Mercure le mefl'ager de la difiblution & l’ap- >> pareilleur des Amours : c’eft même pour cette raifon qu’on le repréfentoit >> dans un état obfcène ; io°. enfin les Anciens ne lui faifoient des libations » de lait fit de miel que parce que le lait & le miel, fuivant les Écritures, » fembloient couler de la terre de Chanaan, dont ils peignoient l’abon- » dance Jean Nicolaï, d’accord avec Huet, croit que Mercure eft le même que Moyfe, & la verge du divin Légillateur eft dans leurs écrits comparée à la baguette & au caducée de Mercure ; Fourmont le rapproche d’Elié\er & trouve en eux une parfaite reflemblance. Quant aux allégories employées pour défîgner les grandes qualités attribuées à ce Dieu, plufieurs s’expliquent naturellement. Si l’on voit une chaîne d’ot fortir de fa bouche & enchaîner les oreilles de ceux qu’il vouloit conduire, on doit auffi - tôt reconnoître le pouvoir de l’éloquence qui comme une chaîne attache l’Auditeur atteint à fon ame fit captive fon cœur malgré lui. A-t-on donné à ce Dieu la moitié du vifàge lumineufe & l’autre fombre? Ses fondions près de Pluton & de Jupiter lont ain/t caraétérTJes. Tient-il une bourfe ? C’eft le commerce qu’elle défigne. La baguette mife entre les mains de Mercure eft une de ces armes que les Anciens donnoient à leurs magiciens fit qui convenoit parfaitement à un Dieu, qui évoquoit les Ombres fit -faifoit mille prodiges. Le caducée , dont les Poetes attribuent l’origine , à l’aventure de Mercure qui, rencontrant deux ferpens acharnés fe battre, les fépara en jettant entre eux une baguette qu’il tenoit d’Apollon , eft le ligne de la paix fit des alliances dont on le fait Dieu ; c’eft l’artne de la bienfai- fance. Le manteau qu’Apuîée nomme Ephebica Chlamys eft un fymbole de l’éloquence, & les aîles que l’on attache au pétafe du Dieu , de même que fes talonieres font autant aüufion à la vîtefle des paroles qu’fïorace peint fi bien à LollluS portées fur des aîles pour ne plus revenir , qu’aux fonc tions de mefl'ager des Dieux. L’énergie que l’on donne fouvent dans fes figures aux organes de la génération, annonce quelle doit être la vigueur, l’abondance 8t la fécondité du difcours, ainfi que le dit Porphyre, dont nous retrouvons le fragment dans Eusèbe. Enfin fous la figure de ces Termes