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T>E FLORENCE. 91 1 -* ■ Les Mythologues reconnoiflent piufieurs Mercures : Laftance le Grammai rien en compte quatre; le premier, fils de Jupiter & de Maïa ; le fécond, du , Ciel & du jour ; le troifième, engendré par Bacchus & né de Proferpine ; le quatrième, qui doit I’exiftence à Jupiter & à Cyllène. Suivant Cicéron, on doit en reconnoître cinq. « L’un fils du Ciel &. du Jour ; un autre fils » de Valens & de Phoronis, c’eft celui qui, nommé Trophanius, habite fous la » terre. Le troifième, eft né de Jupiter & de Maïa.... le quatrième, a pour » père le Nil.... le cinquième, que les Phénéates honorent, efi celui qui tua, 1* dit-on, Argus, & qui, pour cette raifon, obtint l’empire de l’Egypte, & f> donna aux Égyptiens des Loix ainfi que la connoifiance des Lettres ». L’Abbé Bannier réduit à deux tous ces Mercures : il veut qu’il n’y en ait jamais eu davantage , ne reconnoît conféquemment que l’ancien Mercure, le Thot ou Thaut des Égyptiens, qui étoit contemporain d’Ofiris, & celui qui, félon Héfiode , étoit fils de Jupiter & de Maïa. Suivant lui, le Mercure Égyptien étoit l’ame du confeil d’Ofiris St le miniftre de la régence d’Ifis. Ce fut lui, ajoute ce même Auteur, qui, »< occupé des Sciences les plus fublimes, acquit » de grandes connoillances dans les Mathématiques, dans la Géométrie, Sc *> apprit aux Egyptiens la manière de mefurer leurs terres, dont les limites" t* étoient fouvent dérangées par les accroiflemens du Nil, afin que chacun » pût reconnoître la portion qui lui appartenoit. Enfin il y eut peu de Sciences »> dans lefqnelles il ne fit de grands progrès. II Inventa I’ufage de ces lettres » myftérieufes qu’on appelle Hyérogliphiques, & qui ne fervirent dans la fuite »> que dans les matières qui concernoient la Religion. » Le fécond Mercure, fils de Jupiter & de Maïa, eft, fi l’on s’en rapporte au même Écrivain, l’un des Princes Titans. Formé dans les Sciences des Prêtres Égyptiens , chez iefquels il avoit voyagé, il connoifloit leur Théologie & excelloit dans la magie, ce qui le fit confulter & le fit palier pour l’interprète des Dieux, dont il enfeigna le culte au Peuple. Pendant la vie de Jupiter fon père , ce Mercure étoit l’ame de toutes les négociations , c’efi ce qui le fit palier pour meflager des Dieux, & fes fuccès dans ces traités le firent confidérer lui-même comme le Dieu de la paix & des alliances. Confident intime de l’auteur de fes jours, il devint le médiateur de fes galants projets, & cette fonélion peu digne d’une Divinité, a fait donner fon nom à ces hommes peu délicats, qui , de nos jours , ne rougiflent pas de conduire des intrigues & de féconder les galantes entreprifes Son éloquence ayant contribué -beaucoup à polir les fejets de fon père , il en fut regardé comme le Dieu, M 2