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88 L E M U S E U Mi qu’il paffoit pour les ravager; enfin il ne reçut des Romains le furnom de Père que parce qu’ils croypient que Romulus étoit né de lui &. de Rhea Sylvia. Son char étoit conduit par Bellorte : Tes chevaux nés de Borée h. üEryn- nis fe nonunoient la terreur & la crainte : la fureur & la colère ornoient fon cafque : fa cuirafl'e portoit les images des animaux les plus redoutables: la Renommée marchoit devant lui pour annoncer les effets de fa rage. Les facrifices qu’on lui oftroit d’abord étoient bien dignes de ce Dieu : le fang humain arrofoit fes Autels, & les Gaulois nos Pères , au rapport de La&ance., ne rougifïoient pas fous le nom d’Hcfus de lui offrir pour victimes leurs femblables, & ces viftimes , qui parurent annoncer trop de barbarie , furent remplacées par l’immolation de plulîeurs animaux dont les goûts fe rapportoient à ceux du Dieu ; c’étoit le fanglier dévafîateur , le loup féroce , le coq guerrier , la pie carnacière & le vautour fanguinaire. Pour couronner la tête de ce Dieu , l’on n’avoit pu trouver que l’herbe qui put lui convenir, l’herbe qui n’eft jamais plus abondante que fur les terres abreuvées de fang , l’herbe qui ne croit jamais plus librement que pendant les guerres qui occupent les bras précieux des Laboureurs. Telle fut l’idée que les Anciens fe firent du Dieu Mars. On a cherché dans le tilïu des Fables, qu’il a fait naître & que l’imagination a embellies, à retrouver l’hiftoire, &. l’on à voulu que Mars ne fut que Belus ou le fameux Nembrot, dont parlent les divines Écritures. D’autres Écrivains ont cru retrou 1 - ver dans l’hiftoire fabuleufe de Mars des allégories morales, & Noël le Comte s’eft plù à les indiquer : ainfi Mars n’eft dit naître de Junon que parce qu’elle eft la Deefle des richefies qui engendrent les dilî'enfions &. les guerres; Thero n’eft fa nourrice, que parce qu’elle eft l’image de la cruauté, &c. On penfe bien que Mars offrant à nos yeux une planète , a donné aufii lieu à l’explica tion Aitronomique des fables qui le concernent. On en a fait encore de Phyfiques , & , parmi ces dernières, nous nous contenterons de rapporter celle de M. Bergicr. Suivant cet érudit Écrivain , la fable de Mars eft bien fimple. Son nom qu’il dérive d ! A’^«« d’A^aViv n’a point la lignification fanguinaire qu’on lui prête , il ne veut dire que l'humide, le pluvieux, & il n’eft pas étonnant quon lui donne pour mère Junon Dédie de la pluie. « Le prétendu crime de Mars , continue le même Auteur, étoit d’avoir tué h Halirrotius, fils de Neptune, a y lignifie qui coule dans la Mer; »> c’étoit un ruifieau : on l’avoit, fans doute détourné , ou fait difparoître p ar