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DE FLORENCE. 8r fur le fuccès des combats , ou enfin de la victoire célèbre fur Junon fit Palias ; c’eft bien comme viftorieufe de ces deux Déeffes qu’elle eft ici répréfentée. Cette Statue n’eft pas entièrement antique ; mais ce qui en a échappé aux coups du tems eft attribué au fçavant cizeau de Phidias, ainfi que le dit Paul j Alexandre Maffèi. On rapporte qu’eile fut anciennement confervée à Rome dans le lieu dit le Belvedere , St que le zèle de quelque fouverain Pontife pour la pudeur, qu'il croyoit outragée par fa nudité, la fit jetter dans le Tibre. On doit au célèbre Hercule Ferrata, Sculpteur de Milan , que Cofme III avoit fait venir à Florence, fa reftauration entière. Cet habile Artifte, en exami nant un jour beaucoup de fragmens de Statues délaiffées, remarqua un tronc de figure dont la beauté ne put échapper à fes regards connoiflèurs: un plâtre de la Vénus dont nous parlons fit qu’il pofiédoit, devint une pièce de comparaifon , d’après laquelle il n’héfita pas d’annoncer au grand Duc fa découverte : celui-ci bientôt eut donné des ordres au Statuaire, qui, ajoutant au tronc antique fie précieux qu’il avoit trouvé, une tête, des bras fit des cuiffes, en fit ce magnifique ouvrage dans lequel, à la louange éternelle de Ferrata, l’on ne fçait trop ce que l’on doit le plus admirer ou de la partie due à Phidias ou de celles que l’art du Sculpteur moderne a rendues dignes de lui être unies. Enfin , on peut dire que le Sculpteur Grec, plus heureux qu 'Appelle, a trouvé quelqu’un capable de terminer fon ouvrage, tandis que la Vénus de Cos refta toujours impar faite. Planche XXX. VÉNUS GENITRIX. Nous donnons à une Statue de Vénus, qui femble jouer avec un petit Amour qu’elle tient, le nom de Genitrix , fie nous y avons été déterminés par l’infpeftion d’une foule de médailles antiques fur lefquelles les Romains lui donnoient cette épithète lorfqu’ils la rçuniffoient avec l’Amour. Rien de plus agréable que cette Statue dont nous nous fommes efforcés de rendre les beautés fur notre Planche. Elle joue à la manière des mères avec fon fils, elle femble retirer un arc qu’elle vient de lui offrir, fit vers lequel tend fa main le petit Amour qui voudrait faire quelques efforts pour y atteindre. Sur la figure de Vénus règne cette gaité tendre qui annonce la douceur qu’elle trouve dans fon jeu. Son corps eft mollement ployé : fon fein a la plénitude de celui d’une Tome III. L