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éo LE MUSEUM cependant une double méprife ( i ) occaftonnée par des prédirions céTefte* faites fur lui, l’aura fait palier parmi les Égyptiens pour un homme célèbre dans la Médecine. L’Apothéofe même d’Efculape faite par les Égyptiens, & dont parle Saint Clé ment A’Alexandrie, Lib. I. des Stromales, paroît encore bien fimple d’après l’explication de M. Durocher, & de même qu’une méprife l’a fait Médecin, une méprife l’a fait Dieu. EJ'mon ou Efmunus , qui, félon Damafcius, cité par Pho- tius, eft le même qu’Afclépius ou Efculape, vient originairement d’Ixma ou Ifma qui eft le nom d’lfmaél : & les Égyptiens, prenant El qui lignifie Dieu , pour un titre donné à Ifma , auront regardé ce perfonnage fameux comme un Dieu. On voit que le fyftême de M. Durocher n’ei’t pas dépourvu de vraifemblance. Que fera-ce, quand il aura, dans fa Mythologie, donné le plus ample déve loppement à fes conje&ures, &, de ces parties difperfées, fait un tout dont l’accord fera naître la perfualion? Mais jufqua ce moment, il faut l’avouer, nous devons fufpendre notre jugement; fans prononcer donc entre aucun de ces fyftêmes que nos Leéteurs adopteront ou rejetteront à leur gré, nous allons nous contenter de donner en abrégé le fommaire de l’hiftoire d’Efculape. Homère, ou, du moins, l’Auteur des hymnes qu’on lui attribue, nous donne Efculape pour fils d’Apollon & de Coronis , fille de Phlégias. La tradition, qui le fait naître d’Arlînoe, fille de Leucippe, paroît invraifemblable à Paula- nias. Ce Phlégias, dit cet Hiltorien célèbre, voulut faire un voyage dans le Péloponèfe, & prit avec lui fa fille Coronis : elle étoit grolle : fon père ne s’en étoit point apperçu : pour cacher fa grodèllè, Coronis alla du côté d’Épi- daure, & , devenue mère d’un fils, elle l’expofa fur une montagne couverte de: myrtes, qui, bientôt quittant fon nom de Myrtion, fut, de cette aventure nommée Tuthyon ou Titthyas, comme fi l’on diloit mammelle. Abandonné, (i) « Ifmaël, fuivant la promeffe faite à Abraham , a dû former une Nation , & une Nation confidérable ; fa poftérité s’eft en effet prodigieufement étendue. Le texte Hébreu porte mot pour mot, qu’il fera en Nation, & en Nation grande, confidérable, l-pn-gdul. Le mot gui, qui lignifie Nation, approche de gee , qu^ lignifie Médecine ; ainfî les Égyptiens , en fe méprenant, auront cru qu’Ifmaël ou Toforthrua avoit dû être un grand homme pour la Médecine. L’Écriture dit encore d’Ifmaël , qu’il fera un homme féroce , en Hébreu phra : en tranfpofant une lettre, les Égyptiens ont pu lire rpha, qui lignifie Médecin : notez que le mot phra eft ici dans un fens figuré..». Les Égyptiens ne l’auront pas compris, & auront tnt devoir lire autrement ». M. Guérin du RocherHiJI. des Tems fabuleux T.I.p. 439.