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DE FLORENCE. 37 eft Héfiode , & voici I ordre qu’il obferve , Clio, Euterpe, Thalle , Melpomène , Terpfichore , Erato, Polymnie, Uranie & Calliope. Ce nombre de neuf Mules ne fut pas toujours admis. D’abord on n’en connut que deux, puis trois, 6c fucceffivement on les accrut jufqua neuf. Plutarque allure que les Anciens n’en reconnoilïoient que trois , fuivant le nombre des genres auxquels toutes les Sciences pouvoient fe réduire, & qui étoient la Philolopbie , l’art oratoire 6c les Mathématiques r enfin que ce n’étoit que parce que ces trois genres pouvoient fe fubdivifer chacun en trois autres efpèces, que du tems d Hé fiode on avoit porté julqu'à neuf le nombre des Mufes. Suivant Paufanias, les premiers qui offrirent leur hommage aux Mufes n’en comptoient que trois, Meleù , Mnèmé £c Ædi ; on vit depuis neuf Mufes fur l’Hélicon , nous dit le même Auteur. Jupiter 6c Mnémofyne , fuivant le fentiment ordinaire des Mythologues, ont donné le jour aux Mufes. D’autres les font naître de Jupiter & d’Antiope ; il en eft qui les difent filles de Menmon & de Thefpier quelques-uns prétendent qu’elles étoient filles du Ciel, &t que la terre étoit leur mère , 6c fuivant Noël le Comte , on peut facilement interpréter cette Génération fabuleufe des Mufes. Toute lumière de l’efprit nous vient des Cicux , nous dit-il , Jupiter qui étoit le Dieu desCieux chez les Payens , ou le Ciel même, a dù conlé- quemment être regardé comme père des Mufes. On fçait que la mémoire confervc les notiuns* x*«ywÎL, Cn, lorc on u. fart la Mémoire mèr^ des Mufes; car Mnémofyne de qui on les fait naître eft l’emblème de la Mémoire y ceux qui ont au lieu de Mnémofyne préféré de leur donner Andope pour mère, ont voulu lignifier que lemulation enfantoit les Sciences : enfin les Mythologues qui donnent Menmon 8t Thefpie pour fource des Mufes, ont voulu nous indi quer que les Sciences délignées par les Mufes dévoient tout-à-la-fois leur exiftence à la mémoire & à la penfée, qui eft une efpèce de Divination. Euphème a été,, dit -on, la nourrice des Mufes, parce que la réputation 6c la gloire que ce noim repréfente fouticnnent l’homme dans fes travaux littéraires, 6c deviennent l’ai— guillon le plus puiflant pour lui. Saint Augultin nous a conlervé le fentiment de Varron fur l’origine des Mufes.- Varron n en admettoit que trois; mais, nous dit-il, dans une Ville que l’on croît être celle de Sycione, on voulut mettre les trois Statues des Mufes au temple d’Apollon. Trois Sculpteurs, que Paufanias nomme Chcphyjidote, Strongylione- & Olymphêojlène, furent choiüs pour faire chacun les trois Statues, 6c les- mieux, exécutées dévoient être préférées ; mais 1 émulation échauffa tellement