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X SB X dite, que * quoiqu’on îa trouve dans un ouvrage reconnu pour être de Palladio, les tonnaiffeurs ne confeilleront jamais de F imiter» Ce n’eft pas îe feul cas où F ignoran ce de ceux qui étaient charges de Y exécution, ou bien le goût dépravé des proprietai res s a gâté les produdions de notre grand Architecte par les fautes les plus groffieres, & les plus oppofées aux règles de la bonne Architedure. CT eft probablement de ces iourees infedées qu’eft venue celle dont nous parlons 5 6c il n’eft pas polïîble de fe fi gurer que Palladio, qui, tant par les bâtimens exécutés fous fa conduite que par les fages écrits, nous a donné les moyens les plus furs pour s"en garantir, y foit tombé <de lui même, & que ce foit par fes avis qu’on Fa commife» TL ANCHE XL111. Vlan. VL ANCHE XL1K Façade* À, Entablement de l’Ordre Corinthien» ARC DE TRIOMPHE. T tanche 45. ]L-*A planche XLV. réprefente le deffeîn d’un arc que Ton voit au pied du mont Berico du côté du Levant. 11 a été dre (Té pour fervir d’ornement à un ma gnifique éfcaîier qui conduit au fommet de cette agréable colline. On F appelle ordi nairement arc triomphal, 011 de triomphe, pareeque dans fa conftrudion il refl’emble allez à ceux que les anciens erigeaient pour célébrer les triomphes militaires. On fixe Feredion de cet arc à Fan 1595, & bien des gens en attribuent F inven tion à FaFadîo qui était mort quinze ans auparavant. Ce jugement n’eft fondé que fur une fimple tradition, ainfi il eft très-permis d’en douter (a). Et certainement pour peu qu’on ait de connaiiîance de F Architedure, & qu’on foit au fait de la maniéré de Palladio, on verra aifërnent dans cet arc un affemblage de mefures & de proportions absolument contraires aux principes que cet auteur nous a laitfés fur F arc Corinthien. Or dans cette fuppofition quels fonds peut on faire fur une tradition populaire qui n’ eft elle même etayée fur rien? Je conviens qu’il peut y avoir des cas, ou une pareille tradition fait fois mais c’eft quand il s’agit de faits à l’égard des quels on n a aucu ne lumière, & qu’il n’y a point de bonne raifon qui en attaque la réalité. Car quand Il fe trouve de fortes preuves qui la combattent, je crois qu’on ne doit faire aucun fcrupule d’être d’un fentiment contraire, & que le bon lens ordonne de mettre au grand jour ce qui peut contribuer à éclaircir une vérité qui, fans cela, relierait peut- être accablée fous F autorité menfognere d’une tradition fabuleufe. Sur ce principe, voici comment je raifonne 1 fi Palladio avait laiffé un deffèîn de fon invention pour F érection de Tare dont il s’agit, & qu’on l’eût exécuté quinze ans après fa mort, ce ferait une preuve évidente de Feftime que des lors on fallait des ouvrages de notre Illuftre Architede. Mais en pareil cas on fe ferait exadement conformé à ce deffein, fur tout ne s’agiffant pas d’un bâtiment de grande étendue, ni dont la conftrudion demandât beaucoup de temps, & dans l’exécution du quel il était par confequent dif ficile de pêcher, à moins qu’on ne voulut le faire exprès. Il n’eft donc queftion que de voir fi dans cet arc d’Ordre Corinthien on a gardé les proportions & luivi les rè gles que preferit notre Auteur. En premier lieu il veut que la hauteur des colonnes foit de 9 diamètres f, & dans F arc elles en ont 10 moins 2 pouces. Le piédeftal qui {a) La tradition prouve quelque chofe lorfqu el le eft jointe à d'autre argumens, mais fi elle en manque tout à fait, on ne (aurait dans ce genre, lui ajouter beaucoup de foi ; car il fuffit ordinairement qu’un pais ait eu ti 11 Peintre, un Sculpteur, ou un Architecte célébré, pour que toutes les productions de fou art lui foient attribuées. A Rome, il n’eft guerres de tableau ancien qui ne foit mis lur le compte de Raphaël; à Florence, toute Madonne eft de André de! Sarto, & il n’y a de Palais de Campagne ou de Vil le un peu reguiier qui ne foit cenfé être de Bonnaroti... Let. fur la peinture, Sculp ture & Architedure. T.IV. à Rome, chez Marc Pagliarini» Note à la Lcr. CCXXL