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X SS X les eaux tranquilles dP un petit ruîffbau 5 ce qui contribue beaucoup à F agrément de cette delicïeufe retraite. Les colonnes Doriques qui fou tiennent F entablement font de 7 diamètres f. Le grand entrecolonnement eft de 4 diamètres, & les petits de 2 & f. Les bafes & les chapi teaux des colonnes, font tels que Palladio les fallait. L’entablement répond exactement au quart de la colonne, & fa hauteur eft partagée conformement aux préceptes de cet habile maître. L’architrave a un module, la frite un module & demi, la corniche un module & un fixième. Les parties de cette corniche & leur diftribution la rendent difforme, en comparaîfon des moulures que prêtent Palladio. Effectivement elle n’a ni gueule renverfée ni ove. La gueule droite en eft trop pefante & fans proportion , .p, j Outre cela la faillie s'étend au delà des mefures qu’exige cet Ordre. uvuje 4°’ Elle paffe d’un tiers la hauteur de la corniche même. Cette belle façade eft terminée par un fronton qui, des fix colonnes dont font corn- pôles les cinq entrecolonnemens, n en embraffe que quatre. L’entablement des fenêtres qui donnent du jour aux chambres du pavillon eft ft fimple & en même temps répond fi bien au tout .enfemble, qu’on ne peut s’empêcher de F admirer. Il fait voir que F excellent Archirede a voulu, dans la conformation de toutes les parties, garder l’uniformité avec le Dorique du dehors. En cela il a imité Vitruve, qui longtemps avant lui avait precepté qu’au deffus des portes Doriques il faut y mettre la corniche en chamfrain qu’en Italien on appelle pana (a). J’invite ceux qui aiment notre art & qui s’y appliquent, à examiner ce bâtiment avec attention. Malgré fa petiteOe & fon extrême (implicite, les parties ont tant de rapport entr’elles <& avec leur rout, qu’on découvre un air d’harmonie, de conve nance & de proportion, qui par le paflé a mérité l’approbation de tous les Connaif- feurs. H y a apparence qu’à F avenir les fentimens ne changeront point-. TLAHCHE XL. Tl.„, (y T V ,J„ > £ fenêtres. MAUSOLEE DU COMTE LEONARD P O Pv T O. Dahs FEgüfe de Saint Laurent, des Révérends Peres Cordeliers à la large man che, on voit un Maufolée, petit à la vérité, mais artiftement travaille^ il y a trois tombeaux: l’un renferme les refpeélables cendres du Comte Leonard Porto, feavant jurifconfulte & grand homme de lettres du feixième fiècle: dans les deux autres repo- fent celles des deux fils de cet illuftre pere. Leurs vertus & leurs adion fignalées méri taient bien qu après leur mort on ne les féparât pas de celui dont ils tenaient la vie. La conftrudion de ce morceau d’Architecture eft très-bien entendue, & la forme des ornemens ne fçaurait être plus convenable. Il rappelle F idée des précieux ouvrages, en ce genre, qu’ont produits les temps les plus heureux de la Grèce & de Rome. Quoi que ce Maufolée ne fe trouve dans aucun des defïeins de Palladio, & qu’on n’ait point de preuve authentique qu’ il en fait F auteur, cependant la voix publique, foutenue par une tradition confiante & par la beauté même de l’ouvrage, le lui attribue fans con- ^ o réflation. Je ne crois pas qu’il foit nécetfaire de m’arrêter à décrire 41. " 4 2, eo detail toutes les parties de ce Maufolée. Le plan & F élévation font afiez comprendre la maniéré dont il eft conftruit. Je me contenterai de dire qu’à la referve des colonnes, qui font ifolées, tout le refte de l’ouvrage eft en demi relief* La forme peu ordinaire des chapiteaux mérité auffi quelque réflexion. Outre que leur hauteur n’eft que d’un feul module, ils font mêlés d’ionique antique & de Corinthien, & n (a) Vitruve Liv. IV. chap. 6»