Volltext Seite (XML)
ORD. III. GENRE IX. CYGNE. Le bec, arque en deffus, applati par deffous, termine par un onglet formant un crochet, avec des dentelures fur les bords. Les narines, ovales, et placees au deffous du renflement du bec, a quelque diftance de la tete. La langue, large, plate, dentelee fur les bords, et charnue. Les doigts, trois par devant, unis par une large membrane; celul de derriere petit. ESPECE I. LE CYGNE SAUVAGE. PI. 237. Anas Cygnus ferus. Lin. Syji. I. p. 194. Lc Cygne fauvage. Brif Orn. VI. p. 292. Le cygne fifflant, ou criard, denomination qu’il doit au bruit qu’il fait entendre, pefe environ feize livres, ayant cinq pieds de longueur, et fept d’envergure. Le col, long de trois pieds, eft tres grele. Le bec eft noir par le bout, mais fa partie fuperieure, puis la peau nue jufqu’aux yeux, font d’un orange pale, finement lifere en haut de plumes noires: les paupieres font jaunes, et les yeux d’un brun gris: tout le plumage eft d’un blanc luftre : les jambes font noires. Une chofe finguliere, c’eft que cet oifeau a une articula tion flexible vers le milieu de la mandibule fuperieure. Cette efpece paroit en hiver dans le nord de l’Ecoffe, et, ft cette faifon eft tres rigou- reufe, on la voit meme dans le midi de l’Angleterre. En Decembre 1788, j’eus le plaifir de voir trente de ces oifeaux majeftueux et pleins de graces s’abattre fur une piece d’eau de vant ma maifon pres de Feverfham, dans le comte de Kent. Us s’y arreterent peu de temps; car leur cri fort et aigu attirerent au moins cinquante perfonnes qui les pour- fuivirent, leur ayant a peine donne le temps de plonger la tete dans l’eau. Ce cri fort eft un cara&ere frappant qui diftingue cette efpcce du cygne prive, ou muet, qui ne fait entendre qu’un fiftlement, ou un fon fourd et rauque. Cette difference de voix provient, dit-on, de ce que la conformation de la tracbee-artere eft differente ; celle du cygne fauvage ayant encore une inflexion, comme le tuyau d’une trompette, apres qu’elle eft un peu defcendue dans le fternum, et fe divifant en deux branches, pour s’attacher au poumon, apres etre rentree dans le fternum. Cet oifeau fait fon principal aliment d’herbes, et fon bec dentele le fert bien pour les couper. 11 multiplie principalement dans le nord de l’Europe, quoiqu’on en trouve des nids, mais en petit nombre dans les ilets fur les lacs d’eau douce de quelques-unes des Orcades. Voyez l’eeuf PI. LI.