VOLTERRA peu de distance de San-Gimignano nous trouvons une ville très- illustre dans l’antiquité & très-riche aussi en monuments du moyen âge; nous voulons parler de Volterra, qui s’élève sur une haute montagne entre San-Gimignano & la mer. C’est surtout l'étude de l’architecture militaire qui réclame l’attention des archéologues sur Volterra. — Je ne pense pas qu’on puisse trouver en Europe aucun reste de fortifications plus anciennes, ni surtout en usage depuis tant de siècles. — La porte ail’Arco, figurée sur la planche XXXI, existait 5 ou 6oç> ans avant notre ère, comme le prouve le bas-relief étrusque dessiné au-dessous. — Cet albâtre tranche une difficulté qui exerçait la sagacité des savants, à savoir, la signification des têtes frustes de la clef & des impostes; il nous montre dans ces trois têtes les traits d’une femme, aux trois âges de la vie. En dehors des ouvrages étrusques, la forteresse qui domine la ville est le seul édifice militaire important de Volterra. La partie orientale de l’édifice dépasse le reste comme ancienneté; la grosse tour demi-cylindrique appelée la Femmina, date de la fin du xiif siècle, ainsi que les murs contigus. .— Le duc d’Athènes construisit la tour circulaire pour défendre la porte Selci, qu’il déplaça. — Cette tour a été surélevée, l’escalier intérieur & une partie des salles quelle renfermait ont été remplacés par une grande citerne. Le Maschio & la partie occidentale furent élevés en 1474 par Laurent de Médicis. — Les murailles allongées qui relient les deux forteresses sont modernes, & servent de clôture à l’établissement pénitentiaire actuel (1). On sait qu’à l’origine, les magistrats de Toscane logeaient dans des maisons louées & se réunissaient dans les églises. — Les Volterrans eurent l’honneur d’inau gurer l’usage des hôtels de ville, par la fondation du palais des Prieurs, en 1208. — Ils l’achevèrent en 1257, comme nous le rapporte cette inscription de la façade, dont nous donnons le fac-similé à la pl. XXXV. -f- Anni milleni Crist. Simul atque duceni Indeque ter déni currebant terque novenj (1) Les dessins des fortifications de Volcerra ont été tracés d’après des plans que nous devons à MM. Cinci, Veneziani & Bartolini ; — nous les remercions ici de leur obligeance & de leur libéralité.