( >8 ) Mais, comme nous l’avons peut-etre ddjäfait remar- quer ea parlant des Caraches et de leur cdlebre dcole, apres avoir demeurd quelque temps auprds de Louis leur cousin, Augustin et Annibal rdsolurent d’aller visiter tous les lieux de la Lombardie ou il y avait des ouvrages du Corrdge. Ce derniers’dtantarretd ä Parme, dtudia particulierement la maniere de ce maitre, et pei- gnit dans ce gout le tableau du grand autel des Capucins de la meme ville. De retour ä Bologne il y peignit deux tableaux qui lui acquirent une teile reputation , que Louis , son cousin , quitta la maniere qu’il tenait de Camille Procaccini pour se rapprocher de celle d’An- nibal, et devint en quelque sorte son disciple aprds avoir dtd son maitre. Le tableau dont la planche cinquieme offre le trait, rappelle le gout dans lequel Annibal con<jut ses pre- miers ouvrages. Il est grand , noble et assez gracieux ; mais il n’avait point encore alteint cette sdv6rit6, cette correction , cette puretd de formes qui caracldrisent les plus belles productions de ce peintre. Le morceau dont il est question n’est cependant pas considdrd comme un des moins beaux qu’il ait pro- duits; et malgrd l’anachronisme que prdsente l’intro- duction de deux personnages dtrangers ä la sc&ne, cette composition est bien entendue et a beaucoup de dignitd. La Vierge est dvanouie ä la vue de son fils mort et prds d’etre enseveli deux anges la soutiennent dans leurs bras •, a droite S. Jean et la Madelaine , ä gauclie Sainte Claire et S. Francjois d’Assise fondent en larines. Des anges portent au ciel le signe de la rddemption des hommes.