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«««■(< 57 >>»»»> CHAPITRE vin DES ESCALIERS. J’ai analysé dans les chapitres précédens les divers " élémens constitutifs des maisons et édifices.] J’ai ex posé les différens systèmes mis en usage pour obtenir un ensemble de construction solide et durable; et en signalant les importantes améliorations successive ment apportées dans les différentes branches de la construction, par les architectes et les constructeurs qui se sont attachés à rechercher tout ce qui pouvait accroître la solidité sans nuire à l’élégance, j’ai attribué à chacun la part d’éloges qui devait lui revenir, pour les innovations qu’il a su introduire dans les travaux confiés à ses soins. Mais la tâche que je me suis imposée n’est qu’impar- faitement remplie, si j’ai omis une seule des parties de la construction ; à plus forte raison si c’est une des plus essentielles. Les escaliers, ce me semble, n’ont pas été pour les constructeurs un objet d’étude aussi approfondie ; du moins, à mon avis, ceux qui ont été inventés depuis quelques années ne remplissent pas complètement le A but qu’on a dû se proposer en imaginant des escaliers ^ incombustibles; et en effet, si les escaliers en fonte sont un obstacle à la communication du feu, ce qui est incontestable, ils ne sont pas indestructibles par le feu : ainsi, sans vouloir proscrire cette belle inven tion, et surtout sans vouloir en rien porter atteinte au savoir ingénieux qui a présidé à la combinaison de ceux qui ornent quelques uns de nos édifices publics et maisons particulières, je dis que les escaliers en fonte ne sont pas doués d’une résistance absolue en cas d’incendie, puisqu’à une température donnée ils se fendent ou éclatent. Si, comme nous l’avons vu par tout ce qui précède, on est parvenu à rendre incombustibles toutes les au tres parties des bâtimens, il devient indispensable d’obtenir le même avantage pour celle de ces parties qui établit communication entre toutes les autres. Les escaliers en pierre, il est vrai, donnent toute sécurité à cet égard; mais voit-on que dans les constructions 4, même les plus importantes on en fasse usage au delà du premier étage ? Et la dépense et la surcharge qu’ils impriment sur les murs s’opposent à leur emploi. Il faut donc recourir à des matériaux d’une autre na ture qui, sans fatiguer les murs comme la pierre, aient le même privilège que la pierre, qui, sans occasioner de tassement par des mouvemens oscillatoires, telsque ceux qui se manifestent par la disjonction des assem blages dans les escaliers en bois, aient de plus sur ceux- ci l’avantage de résister aux violentes attaques du feu. La construction en Fer et Poteries des escaliers m’a paru réunir toutes ces conditions : j’ai donc entrepris de calculer les meilleures dispositions à leur donner afin qu’ils fussent applicables et aux constructions or dinaires et à celles de luxe, et je me suis attaché sur tout à en rendre la combinaison simple et dégagée des complications qui éloignent tout d’abord et qui nui sent souvent à l’adoption des choses nouvelles. La solidité des escaliers en Fer et Poteries repose, comme celle des planchers, voûtes, etc., sur la pro priété des Poteries de donner, par leur grande adhé rence avec le plâtre ou le mortier, des surfaces d’au tant plus résistantes qu’elles sont plus restreintes et maintenues par des encadremens fixes. Les expériences sur la force des planchers en Pote ries, dans lesquels nous avons vu des surfaces de 4 mètres carrés résister à une pression de 1800 à 2400 kilog., sont des garanties plus que suffisantes de soli dité des escaliers aussi en Poteries, dont les marches de la plus grande dimension atteignent rarement une superficie d’un mètre carré. La division la plus ordinairement adoptée pour les escaliers est celle-ci : escaliers à marches parallèles et escaliers à marches tournantes. Les premiers se distin guent en escaliers droits à une seule rampe, escaliers droits à deux rampes parallèles sans jour, à deux ram pes parallèles avec jour; les seconds sont: sur plan carré terminé par un hémicycle, ou sur plan circu laire, ou sur plan ellyptique, etc.