Volltext Seite (XML)
37 CHAPITRE V. DES POUTRES ARMÉES OU MAITRESSES POUTRES, ET DES POITRAILS. ïiüTX^^ürr- PREMIÈRE SECTION. DES POUTRES ARMEES. Les poutres armées ou maîtresses poutres, qui font l'objet de cette section , appartiennent plutôt au sys tème des planchers en charpente qu'à celui des plan chers incombustibles; néanmoins, je vais leur consa crer quelques lignes, afin de signaler les améliorations qui se sont progressivement introduites dans cette partie intéressante de la construction. Depuis long-temps les constructeurs ont recherché différens moyens d'augmenter la force des maîtresses poutres qui, dans les planchers en bois de grande di mension, devaient supporter les solives, et qui, par leur rapprochement, devaient diminuer la longueur de ces pièces secondaires. C/étaienfid'abord d'énormes pièces de bois légèrement cintrées ; puis on accoupla des pièces droites à des pièces courbes ( celles-ci su perposées aux autres), qu’on reliait par des bandes de fer ou brides; plus tard, on remplaça la pièce courbe par deux pièces inclinées, butant l'une con tre l’autre en forme d'arbalétrier, et dont le pied re posait sur un embrèvement refouillé dans la pièce principale : tout l’ensemble était également relié par des brides. Mais cette combinaison, toute ingé nieuse qu'elle était, avait l'inconvénient de donner trop de hauteur aux poutres principales. Ce fut alors qu’on imagina de noyer, entre deux pièces accouplées, une espèce de ferme composée de deux arbalétriers en bois, incrustés, chacun de la moitié de son épais seur, dans les deux pièces principales, et on réunissait le tout au moyen de boulons. Cette dernière combi naison donnait assurément une grande force aux poutres; cependant, pour de longues portées, cela n'était pas encore suffisant, surtout lorsque les plan chers devaient supporter de grands fardeaux. L’usage du fer devenant de plus en plus fréquent, il était na turel qu'il trouvât son emploi pour les poutres, et qu’il vînt remplacer les fermes en bois; alors s’est trouvée justifiée la dénomination de poutres armées donnée à celles qui renferment ces sortes d'armatures. La fig. I, pl. 19, représente une poutre armée exé cutée par M. Travers, entrepreneur de serrurerie; elle se compose de deux pièces de bois accouplées, qui renferment entre elles une ferme en fer formée d’un entrait et d'un arbalétrier soutenu par des coins , l’un et l’autre reliés par des frettes. De grands étriers embrassant toute la pièce, soutiennent les chanlattes qui reçoivent les solives. Enfin, des boulons placés de distance en distance maintiennent, fortement ser rées , et les chanlattes et les pièces principales. Dès qu’on avait admis l’emploi du fer dans les pou tres armées, la substitution complète du fer au bois devait en être la conséquence inévitable. Une poutre armée, établie entièrement en Fer, a été exécutée dans les ateliers et sous la direction de M. Travers ( voyez fig. II, pl. 19). Elle consiste en deux fermes accou plées, très solidement réunies par des freins hauts et bas qui en préviennent l’écartement; elles sont for mées chacune d’un entrait, d’un arbalétrier et d’une tangente, reliés par des frettes. Quatre ancres vertica les, passant dans les boucles qui terminent les entrais et les tangentes, assujétissent les fermes dans les murs de support. De plus, de longues Poteries, faites ex près, et soutenues par de petits étriers qui s’accrochent sur les freins inférieurs ( voyez le détail d’ensemble ), donnent à ce système une solidité extraordinaire, pro portionnée d’ailleurs aux dimensions du plancher pour lequel il a été combiné, et qui n’a pas moins de 10 mè tres de largeur. Cette poutre supporte, comme dans