Volltext Seite (XML)
«aBBfc 32 )>ibem> lequel ont été exécutés les grands travaux du nouvel établissement destiné à la manutention des vivres de la guerre, situé quai deBilly, s'est beaucoup occupé de l’emploi des Poteries et de l’application qui pourrait en être faite à tous les bâtimens militaires. Il a présenté au comité des fortifications différens projets de per- fectionnemens à introduire dans les divers systèmes de charpente en fer, ainsi que de leur combinaison avec les Poteries. Le bel établissement de la manutention des vivres, re marquable surtout par le soin qui a présidé à tous les détails de la construction, se compose de plusieurs corps de bâtimens , dont deux entre autres, ceux qui renferment les fours et boulangeries, sont entière ment construits en matériaux inattaquables par le feu ; murs, fours, planchers, combles, escaliers, tout est en pierre, briques, Poteries, fer ou fonte. Ces deux corps de bâtiment, joignant immédiatement le chantier de bois fendu, il a fallu d’abord détruire toute chance de communication du feu à ces matières combustibles. En conséquence, on a dû mettre les bâ timens eux-mêmes à l’abri de l’incendie; à cet effet, on a construit, comme je viens de le dire, en Fer et Poteries ou en Fer et fonte, ce qui d’ordinaire se cons truit en bois, c’est-à-dire, les escaliers , les combles et les planchers. Ces derniers (voyez fig. I, pl. 15) d’une largeur de 8 mètres, destinés à supporter la charge énorme des approvisionnemens de farine, demandaient une construction qui présentât la plus grande solidité, et qui empêchât surtout la chaleur des boulangeries de pénétrer dans les combles. Voici le système qui a été imaginé par M. Gréban : Le plancher est construit en Fer et Poteries; des fermes retenues par des entretoises d’écartement, sont placées à 2 mètres l’une de l’autre: elles se composent d’un entrait, d’un arbalétrier et d’une tangente, reliés par des frettes. Chacune des extrémités de l’entrait est ren forcée et refendue en moise (voyez fig. A), pour re cevoir, sur un talon ou plan incliné , le pied de l’ar balétrier, maintenu à demeure par un coin boulonné entre les deux lames verticales d’une frette. Une chaîne ou tirant continu en fer, qui règne selon toute la longueur des murs, et qui est noyée dans la maçonnerie, forme comme une ceinture intérieure qui relie entre elles toutes les parties du bâtiment ( voyez le plan, fig. I) ; cette chaîne est percée, à chacun des points de portée des fermes, d’un œil correspondant à une boucle ménagée à l’entrait ainsi qu’à la tangente de chaque ferme et dans lesquels passe une ancre ver ticale ( voyez la coupe, pl. 15 ). Nous verrons plus loin que la même ancre sert de point de rattache à l’arbalé trier de l’appentis des fours, de même que la ferme du plancher sert d’entrait à la ferme du comble; et nous verrons aussi qu’une aiguille pendante, servant de poinçon au comble soutient dans leur milieu les fermes du plancher. Cette disposition, si simple et en même temps si ingénieuse, donne à cette construction un caractère de solidité et d’ensemble dont la durée doit -T- être infinie. La contexture du plancher est formée de Poteries de 0,21 cent, de hauteur sur 0,136 millim. de diamètre, recouvertes d’une chappe en plâtre sur la quelle repose un parquet en sapin. La construction de ce plancher a inspiré à M. Gré ban l’idée de diminuer de beaucoup la quantité de fer qui est entrée jusqu’à présent dans les divers systèmes de ferronnerie. Il a pensé qu’au lieu de supporter toute la charge, le fer pourrait être employé principalement comme tirant, et qu’ainsi il agirait dans le sens de sa plus grande résistance. D’après cette donnée, il a dis posé un nouveau système de plancher en fer et Po teries, dont il propose l’adoption pour les bâtimens militaires, en général, et, en particulier, pour les hôpitaux dont les planchers en bois sont exposés à des causes de détérioration qui n’existent pas dans les autres établissemens. Voici en quoi consiste ce système applicable et aux constructions neuves et aux bâtimens déjà existans, pour le renouvellement des planchers que leur mau vais état mettrait dans la nécessité de remplacer. A droite et à gauche de chaque trumeau sont placés deux tirans en fer espacés l’un de l’autre d’une épais seur de brique seulement ( voyez fig. II, pl. 15), et traversant de part et d’autre les murs. D’un côté, l’un se termine par un taraud, l’autre par une boucle; de l’autre côté, l’extrémité opposée de celui qui portait une boucle se termine par un taraud et 1 vice versa. Une ancre horizontale, affleurant chacun SA® $ des murs, passe dans la boucle d’un des tirans jume lés, et est elle-même traversée par le taraud de l’autre tirant; l’on serre les écrous et les deux faces opposées se trouvent parfaitement reliées. Pour que la traction s’exerce sur une plus grande surface du mur, en arrière de l’ancre horizontale, est noyée dans son épais seur une autre ancre qui croise la première à angle droit. L’écartement indiqué plus haut entre les deux tirans jumelés est maintenu par deux masselottes en fer placées à peu près à l’aplomb de la face intérieure du mur; c’est en effet en ce point que doit s’exercer la plus grande pression , comme on va le voir par ce qui suit : l’espace compris entre les différens couples de tirans donne des travées grandes et petites; les der nières sont remplies en Poteries, selon la méthode or dinaire; dans les grandes travées elles affectent une disposition toute particulière. D’un tirant à l’autre elles sont d’abord établies sur un cintre assez surbaissé (la flèche est environ le vingtième de la portée ( voyez la coupe, fig. II ), ensuite, et pour reporter tout l’effort au point le plus résistant, on fixe, à hauteur des ti rans , aux deux côtés opposés de la travée, un arbalé trier ou arc de décharge horizontal, en fer, dont les deux extrémités vont s’arc-bouter sur les tirans ( voyez le plan, fig. II). Selon la courbe de l’arc, on place la première rangée de Poteries, contre la première une seconde, et ainsi de suite jusqu’à la ligne milieu où ces rangées ou arcs concentriques rencontrent les rangées opposées qui leu^font équilibre.