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à 1res peu près, quel volume il doit donner à la petite masse ou balle, destinée à former une Poterie d’une dimension déterminée; son extrême habitude, qui est pour lui un guide certain, fait qu’il ne se trompe jamais sur la quantité de glaise dont il a besoin. C’est du reste une manœuvre toute de pratique, et il serait difficile d’établir des données précises sur le plus ou moins de matière employée à la confection de telle ou telle Poterie. OEUVRE DU TOUR. La disposition du tour qui sert à la fabrication des Poteries diffère complètement de celle des tours em ployés généralement pour les ouvrages qui se moulent avec les mains. Le plus simple (et cependant le plus commode) se compose, ainsi que le représente la fig. I, planche 2 : 1° D’un axe ou arbre vertical en fonte CE , terminé à sa partie supérieure par une tige en fer B traversant librement la table principale L et à sa partie inférieure, par un pivot F qui roule sur le caillou ou crapaudine, G fixée au sol au moyen du patin en ciment I. 2° D’une table circulaire horizontale en chêne D, de 1 mètre 09 cent, de diamètre et 0,067 millim. d’épaisseur, composée de deux demi-cercles qui se rajustent et s’assemblent carrément avec l’axe en fonte C E, de manière à faire corps avec lui. 3° D’une girelle ou table ronde, horizontale, en bois de charme A de 0,08 cent, d’épaisseur et 30 à 35 cent, de diamètre, percée à demi-épaisseur d’une mortaise dans laquelle entre à repos l’extrémité de la tige B. Comme on le voit, ces trois pièces ainsi réunies devront nécessairement participer du mouvement de rotation qui pourra être imprimé à l’une d’elles. Sur la table principale ou établi L repose un vase rempli d’eau N auquel est fixée une tige verticale O portant un régulateur horizontal P qui se termine par une baleine très souple Q. Le banc incliné K et le marche-pied M aussi incliné, complètent l’ensemble de l’établi. Les ustensiles employés par le tourneur (ou ceux qui mettent la dernière main aux Poteries avant le transport aux chambres chaudes ou séchoirs), sont: la jigadou R , l’estec à dents de scie T , leJil de laiton U, le couteau V , l’équerre ou plateau carré X, et la batte Y, dont l’usage sera expliqué ci-après. Placé ainsi que l’explique la fig. I, pl. 2, c’est-à-dire assis sur le banc incliné K et un pied soutenu en l’air par le marche-pied M , l’ouvrier tourneur imprime avec l’autre pied un mouvement de rotation horizontal à la table D ; celle - ci assemblée carrément, comme nous l’avons vu, avec l’axe vertical, l’entraîne dans son mouvement et avec lui la girelle A. C’est sur celte girelle que l’ouvrier applique avec force les balles de terre , et alors commence l’œuvre du tour. “î Après l’avoir disposée, autant que possible, au centre de la girelle, le tourneur serre légèrement entre ses deux mains la petite masse de terre qui prend ainsi, tout d’abord, une forme cylindrique ; puis, avec ses deux pouces, il comprime ce cylindre vers le centre , de manière à le refouler intérieure ment , et tandis que d’une main placée verticalement ou de champ, il maintient la paroi extérieure, de l’autre, il presse l’intérieur avec le bout des doigts en élargissant toujours le cylindre jusqu’à ce qu’il soit parvenu à introduire la main entière; alors, en comprimant de nouveau intérieurement, et sou tenant extérieurement, il élève par gradation le vase jusqu’à 4 cent, environ au dessus de la baleine du régulateur. Amenée à ce point, la Poterie ne présente encore que la disposition d’un vase ouvert; il s’agit de la fermer. C’est en cela que consiste la plus grande diffi culté , et il faut assez de dextérité pour y arriver; c’est en comprimant légèrement et petit à petit, du bout des doigts, en la rapprochant du centre, la partie supé rieure de la Poterie, c’est-à-dire, celle qui dépasse le régulateur, que l’ouvrier parvient à former une sorte de couvercle au dessus de la Poterie qui se trouve ainsi complètement fermée. Comme pendant toute la série des opérations que je viens d’indiquer, le tourneur a eu soin de tremper ses mains dans l’eau contenue dans le vase, afin de con- server à la terre toute sa ductilité, et surtout pour ^ empêcher qu’elle ne s’attachât trop à ses doigts , comme, dis-je, par suite de cette précaution, la Poterie est devenue extrêmement lisse sur tous les points desa surface extérieure, et qu’il est important, au contraire, qu’elle présente des aspérités qui facilitent son adhé rence avec le plâtre , on emploie alors Y estec à dents de scie T. L’estec ordinaire est tout simplement une pe tite planchette amincie sur l’un de ses bords et dont le dos sert à lisser les ouvrages en terre, et à leur don ner une sorte de poli. Dans ce cas-ci, au contraire,elle est armée d’une petite lame de scie enchâssée dans son épaisseur. Pendant que la Poterie tourne encore, on imprime légèrement sur ses parois extérieures et sur son sommet les dents de l’estec , et on forme de petits sillons dans lesquels le plâtre doit se loger et faire prise. Ici se terminent les opérations du tourneur. Au moyen du fil de laiton U , il rafle la surface de la girelle pour en détacher la Poterie qu’il enlève ensuite légèrement pendant que le tour est encore en mou vement. Avant d’être portée au séchoir, la Poterie reçoit, de l’aide-tourneur, le dernier apprêt. Celui-ci y pratique, avec un perçoir ou cheville de bois taillée en pointe ( 1 ), trois petits trous d’un centimètre environ de diamètre, l’un au centre de la base, l’autre sur le côté, à peu près à moitié de la hauteur, et le troisième au centre du sommet. Il est tout-à-fait essentiel de commencer à t , (1) Le but fie cette opération sera expliqué ci-après.