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La matière première employée pour la fabrication des Poteries est, comme pour les briques, les carreaux et autres ouvrages en terre cuite, l’argile ou terre glaise; celle dont on fait usage à Paris, provient des plaines de Gentilly, Yanvres, Vaugîrard, Issy, etc. Aussitôt son extraction des trous de carrières, on la dispose en mottes de 0,50 cent, de longueur et 0,16 cent, de côté, chacune du poids de 30 à 35 hilog. en viron , et on la dépose dans les ateliers de fabrication où on la renferme immédiatement dans des caves ou autres lieux humides, afin de la mettre à l’abri des in fluences atmosphériques et de lui conserver, autant que possible, son humidité première. Sans cette pré caution, elle se gercerait, se durcirait, ce qui occa- sionerait, pour la ramener à la consistance voulue, pour la mettre en œuvre , une perte de temps considé rable. Cela est si vrai, que souvent, surtout dans la forte chaleur, on est obligé de l’arroser, afin de l’en tretenir dans un état permanent de moiteur. Des caves oi'i la terre a été conservée, on la trans porte, selon les besoins, dans les marchoirs [voyez D, planche première); on appelle ainsi les hangars ou ateliers couverts dans lesquels on piétine la terre, pour la rendre tout-à-fait homogène, et la débarrasser des impuretés qu’elle renferme. On la jette coupée en tranches de 0,01 cent, d’épaisseur,dans des tonnes((l) remplies d’eau, pour la/aire détremper et ramollir. Au bout de douze heures, on la retire ; elle est alors totalement délayée et sous la forme d’une pâte extrê mement molle ; on l’étale sur la surface des marchoirs , on la recouvre d’une légère couche de terre de carrière, afin de lui donner un peu plus de consistance, et on (1) Chaque tonne contient ordinairement 25 mottes coupées en tranche, c’est-à-dire de 700 à 800 kilog. de terre. ^ la piétine pendant trois heures, temps nécessaire à peu près pour que le mélange soit parfait. L’ouvrier, en piétinant, décrit une spirale dont le plus grand diamètre est de 3 mètres, et il marche ainsi en suivant chaque contour ou révolution de la spirale, jusqu’à ce qu’il soit arrivé au centre de cette espèce de plateau. Pour être certain qu’il n’a omis aucune partie qui n’ait été piétînée, le marcheur (c’est ainsi qu’on ap pelle celui qu’on emploie à ce genre de travail), passe et repasse, toujours en décrivant unespirale, quatorze à quinze fois sur la même terre , jjLisqu’à ce qu’il l’ait amenée à une consistance entièrement uniforme, et qu’il ait effectué le mélange, ce que l’on reconnaît, quand, en coupant la terre, on n’aperçoit sur les sections aucune marbrure. Ainsi disposée, la terre est portée à l’atelier du tour neur (B B, planche première), et c’est là qu’elle reçoit la dernière préparation. Après l’avoir coupée en mor ceaux d’à peu près 0,65 cent, de long, sur 0,33 cent, de large, et 0,16 d’épaisseur, l’aide-tourneur la pétrit avec les mains (1), de la même manière qu’on pétrit la pâte du pain. Cette dernière opération a pour but de x-amollir la terre, de la rendre plus maniable, plus apte à se prêter sous les doigts de l’ouvrier, et à subir toutes les formes qu’il juge nécessaire de lui imprimer. Enfin, l’aide-tourneur divise cette terre ainsi préparée en petits cylindres aplatis ou balles, méplates (pour employer le terme du métier), qu’il dispose sur l’établi du tourneur, où celui-ci la prend à mesure qu’il en a besoin. Un tourneur un peu exercé, ou même son aide, sait