y rencontrerait certainement quelque cabinet dont il se rappellerait avoir l'ait cadeau à Diane de Poitiers, quelque bahut qu'il croirait échappé des appartements de sa femme, la reine Catherine deMédicis, au château de Blois. Les tables aux pieds à tête de lion avoisinent dans les magasins de M. Damon, les crédences à colonnettes fine ment décorées et dont la légère balustrade appelle les vielles faïences et les verreries de Venise. Tel somptueux lit d’apparat qui élève hardiment son baldaquin sur quatre colonnes fluettes, fait involontairement songer à ces « bonnes et honnêtes dames » dont Brantôme nous a conservé le galant souvenir, tandis qu’à côté, dans une chaire, on croit apercevoir la hautaine et sévère ligure d’un vieux huguenot. Le Boule le plus riche et le plus noble coudoie la pure Renaissance dans les ateliers et magasins de M. Da mon. Ce qui faisait la gloire de l’ébénisterie parisienne aux époques de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, commodes ou tables incrustées d’ivoire et d’écaille, gra cieuse psychés aux contours enlacés d’une fine sculpture, jolis chiffonniers en bois de rose, vide-poches en bois des îles, luxe élégant où se révèlent l’œil et la main de l’ébéniste parisien, à la fois artisan et artiste, y sont représentés et témoignent que sous la direction de M. Damon la maison conserve les grandes traditions de son art. A l’exposition d’Amsterdam la maison Damon occu pera le plus vaste emplacement delà section française, c’est dire quels efforts et quels sacrifices s’impose son direc teur, pour soutenir l’honneur de notre industrie dans le concours international qui va s’ouvrir. Cependant nous ne sommes point inquiets du résultat de cette lutte où pourtant la maison Damon sera vivement combattue. Ce ne sont pas en effet les lourdeurs flamandes ou berli noises, les buveurs de Téniers taillés à coups de serpe dans une porte de buffet ou les héros des Nibelungen transformés en cariatides, ou bien encore l’incohérent fouillis des meubles italiens qui pourront enlever à M. Damon la suprématie très légitime qu’il exerce sur toute lebénisterie. La délicatesse, ia pureté du style, la sévérité des lignes, la solidité élégante, le délicat modelé des meubles issus de ses ateliers n’ontpas encore é T •I et ne le seront point.