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— 242 — délicatesse de profils de l’époque de Henri II, avec la même préoccupation du parfait en toutes choses qui pré side aux marqueteries de bois d’essences diverses, à l’alliance des bronzes et des ors aux formes majestueuses ou simplement coquettes qui caractérisent des temps déjà plus voisins du nôtre. Jamais, sous Louis XV, ciseaux plus experts n’ont fouillé, chantourné le bois, ne l’ont évidé en guirlandes plus légères, ne l’ont soumis à des courbes plus souples et plus harmonieuses. Mais ce qui fait à nos yeux la valeur incomparable de toutes ces merveilles, c’est que si par le fini de l’exécution elles rappellent les chefs-d’œuvre antérieurs, si à certains égards elles en rappellent aussi très intentionnellement les dispositions générales, l’architecture, le style, il n’v faut pas regarder à deux fois pour y reconnaître la pré sence d’un élément jeune, vivant, imprévu, essentielle ment moderne, l’empreinte de cette distinction suprême, qui signe tout ici, depuis les pièces monumentales jusquaux moindres bibelots de boudoir. Nous ne sommes donc nullement surpris des témoi gnages de confiance que chaque jour apporte à l’artiste qui a fondé la Société anonyme d’ameublement. C’est à lui que s’adressent de grands établissements de crédit comme la Banque d’Escompte de Paris, ces immenses hôtels comme l’Hôtel Continental, qui veulent être sûrs que le goût, la beauté accomplie de la décoration sera à la hauteur de sa magnificence. De là aussi cette clientèle constante de gens du monde, d’amateurs, d’artistes, d’étrangers opulents, habitués à rencontrer chez M. de Marnyhac non-seulement un choix infini de créations décoratives originales, mais aussi des marbres et des bronzes des maîtres contemporains comme Clésinger, Aizelin, Cambos, Falguière, etc., et en outre un choix unique de ce que la Perse, la Chine et le Japon, ces pays de l’art décoratif par excellence ont enfanté de plus éblouissant au point de vue de la forme et de la couleur.