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SOCIÉTÉ ANONYME D’AMEUBLEMENT 26, Avenue de l’Opéra. l s’opère depuis quelque temps, en France, une heureuse évolution dans la goût public en matière de mobilier et de décoration intérieure des résidences particulières. On peut constater de la part de nos grands amateurs, dans l’or nementation de leurs appartements somptueux ou de leurs hôtels vraiment princiers, une réaction légitime et salutaire contre l'imitation vulgaire et plate des styles que nous a légués le génie créateur des grands dessina teurs des siècles passés. Un éminent écrivain d’art de notre temps a dit aux artistes : « Faites comme les maî tres ont fait, ne refaites point ce qu’ils ont fait. » Nous sommes tentés de croire que ce principe si juste, qui suffirait au salut de notre art et de nos industries de luxe, s’est formulé dans l’esprit de l’auteur au cours de quelque visite au magnifique établissement de la Société anonyme d’ameublement, avenue de l’Opéra. Dans ces vastes salons, en effet, toute oeuvre est non seulement une œuvre d’art, mais aussi une œuvre d’art originale. Par « œuvre d’art » nous entendons désigner ces ouvrages, ces pièces d’exception qui sont ici monnaie courante, où, en dehors de toute question de style, la pureté de la forme, la beauté de la couleur, la richesse et la qualité des matières premières, la perfection abso lue de la main-d’œuvre, concourent également à la stricte adaptation de l’objet à sa destination. De la Renaissance à la fin du xvin e siècle, il n’est point de supériorité dans un art quelconque qui n’ait été égalée dans les ateliers dirigés par M. de Marnyhac. Le bois plein y est travaillé, sculpté avec l’admirable précision et la